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Paléo Festival

Nyon, du 20 au 25 juillet 2010

Live-report rédigé par Aurélien le 28 juillet 2010

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Vendredi au Paléo Festival de Nyon. Les traits tirés, des cernes difficiles à cacher et le sommeil en berne, nous sommes prêts à attaquer ce dernier week-end au festival. Qui dit fin de semaine, dit fréquentation monstre et des soirées étirées. C’est la règle ici au Paléo, où la musique passe bien souvent après la fête, dans les priorités de la population moyenne. Les organisateurs l’ont bien compris, essayant au mieux de proposer des affiches éclectiques qui, à défaut de surprendre les pointilleux que nous sommes, plairont à la masse. Revers de la médaille, en ce vendredi soir, on ne s’attend donc pas forcément à vivre de grands moments musicaux du côté de Nyon. Après la confirmation Two Door Cinema Club mardi, la consécration Foals mercredi, la belle surprise Fanfarlo jeudi, aujourd’hui on se contentera peut-être d’imiter la majorité des festivaliers, en revoyant à la baisse nos priorités. A moins qu’éventuellement une surprise nous attende ? A voir.

Sur le coup des 18h00, notre soirée démarre en compagnie du groupe Aloan, tout droit venu de Genève. Le beau timbre de voix de la jeune Lyn M, coupe au carré, robe orange flashy et longs gants noirs pour l’occasion, est accompagné par le flow de Granite, le rappeur moustachu. Ces derniers nous proposent un trip-hop inspiré et composé par Alain Fey, le batteur du groupe. Le résultat est fulgurant et réussi, le public apprécie.
Pour ceux qui ne sauraient pas encore, Aloan, c’est le deuxième groupe made in Geneva qui monte, qui monte, après le trio pop rock Stevans. La demoiselle à frange et ses camarades en sont à leur troisième album studio. Intitulé Pretty Freaks, ce dernier ne renie pas les origines trip-hop électroniques des débuts du groupe, mais rajoute un côté rock’n’roll fifties fort attirant et extrêmement bienvenu. On comprend mieux le look de la chanteuse sur scène. De plus, celle-ci est visiblement très heureuse de fouler les planches du Chapiteau pour la première fois. Et vice versa pour les festivaliers, qui n’hésitent pas à acclamer la prestation généreuse et immersive d’Aloan, durant plus d’une heure.

Après ce bon concert qui a bien mérité nos louanges, on est un peu déçu, car il n’y a plus grand chose à se mettre sous la dent jusqu’à une heure avancée. Rien à signaler pour Gentleman, Hocus Pocus ou encore Diam’s, mis à part ce nuage de fumée verte qui stagne dans la foule, aux pieds des artistes. Pour éviter la pluie, on préférera faire une pause nourriture sous le Dôme, où nous attend l’étonnant Damily et sa musique traditionnelle du Madagascar.
La pluie se faisant plus fine, l’envie de voir General Elektriks nous guide vers le Club Tent vers les 23h30. Il faut savoir que derrière ce nom de groupe se cache un créateur unique, Hervé Salters. Ayant collaboré avant les plus grands dans différents répertoires musicaux, ce dernier a décidé de privilégier ce qu’il aimait le plus avec Good City For Dreamers, le deuxième album de son groupe. Un rock vintage, aux inspirations américaines et aux sonorités très funky, voilà ce qui pourrait être une bonne description de la musique proposée par les membres du groupe en ce vendredi soir. Passé maître dans l’art de jouer de son clavier, crachant des sons presque similaires à une guitare, Hervé l’expérimenté envoie solos et belles mélodies qui font mouche dans les oreilles du public.
Scéniquement et musicalement, General Elektriks est affûté. Les looks originaux des musiciens font parler. On pense bien sûr au guitariste à la coupe afro portant un petit pantalon rouge moulant, ainsi qu’à l’autre musicien à crête, marquant après coup nos mémoires visuelles. Dernier moment fort, ayant apprécié ce petit concert, à l’écoute de l’excellent Raid The Radio, les festivaliers enflamment une dernière fois le Club Tent, avant de passer à autre chose sur la Grande Scène.

Un centaine de mètres plus loin, nous voilà donc postés dans le champ visuel de l’imposante scène, où se produit Jamiroquai, un nom qu’on ne présente plus. Le groupe est bien sûr toujours mené par son chanteur Jay Kay. Mais on remarque très vite que ce dernier n’a plus autant de mordant que dans les 1990s, à l’apogée de sa gloire. Un peu bedonnant dans son survêtement bleu marine, coiffé de ses célèbres plumes d’indien, le monsieur accuse un tant soit peu le ridicule lié à l’accoutrement pour son âge. Accompagné par une flopée de musiciens accomplis, cela n’empêche pas le célèbre bonhomme de nous offrir ses plus grands titres, tels que Cosmic Girl ou Canned Heat. Il n’y a pas un seul morceau qui passerait inaperçu. En effet, les festivaliers semblent bien maîtriser le répertoire de l’artiste. Cependant, bien que la justesse vocale soit au rendez-vous, il manque un peu de piment à la prestation de Jamiroquai pour en faire un grand moment de communion musicale, que l’on placerait au panthéon du Paléo Festival cuvée 2010. A voir les premiers rangs qui applaudissent chaudement, on est presque désolé pour la passivité du reste de l’auditoire pendant la majorité des titres. Malgré cela, il ne faut pas se faire de soucis, le chanteur quittera quand même la grande scène sous les acclamations d’un Paléo satisfait.

Il est presque 2h00 du matin. Avant de quitter pour de bon l’enceinte du festival, afin de reprendre des forces nécessaires avant la grosse soirée du samedi qui est déjà en ligne de mire, on se fait violence pour garder les yeux ouverts sous un Chapiteau densément peuplé. La raison de notre persévérance se nomme The Heavy et provient tout droit d’Angleterre bien sûr. Venus découvrir en chair et en os les sonorités soul, funk ou punk proposées par les quatre membres du groupe, nous ne serons vraiment pas déçus. Lorsque Swaby, le chanteur à la voix d’or, façon Marvin Gaye, entame pour commencer le doux morceau Short Change Hero, la foule peut vite se rendre compte du talent vocal. Puis, vêtu d’une chemise blanche et d’une cravate foncée sous un haut de survêtement, le bonhomme nous prouve que le mélange des styles est également musicalement possible, balançant l’énergique What You Want Me To Do, également présent sur The House That Dirt Built, le second album du groupe, réveillant les quelques festivaliers qui auraient pu s’endormir entre-temps. Cependant, pas de risque de somnoler face à cette déferlante d’énergie et de décibels. De plus, Swaby qui a fait tomber le survêtement prend bien soin de relancer le public entre deux titres, interagissant sans cesse pour ne pas perdre en route son précieux auditoire. Puis, épaulé par Dan Taylor, l’excellent guitariste, The Heavy enchaîne entre autres avec Sixteen et Cause For Alarm.
Malgré l’heure tardive, le public est au-rendez vous et le chanteur en est agréablement surpris. Pour fêter ça, les membres de la formation décident de jouer des pistes de Great Vengeance & Furious Fire, leur premier disque. Sans pause, on a le droit à l’intéressant Coleen et au génial Set Me Free dont le refrain est chanté en choeur par des premiers rangs de spectateurs attentifs. Joie et applaudissements, le concert est apprécié. Le malicieux chanteur continue avec Girl, en guise d’hommage à son public féminin, avant de proposer l’excité In The Morning pour réveiller une foule qui s’approche du petit matin. Cris de satisfaction et sourires dans l’assemblée, le concert reprend sous une lumière rouge avec les très groovy That Kind Of Man et No Time.
Le Chapiteau acclame chaudement les membres de The Heavy, lesquels s’en donnent vraiment à cœur joie. Le chanteur à crête en profite pour demander à la bruyante assemblée si la cote de popularité de The Heavy est au beau fixe en Suisse, avant de poursuivre avec le déterminé How You Like Me Now? Puis, le groupe quitte la scène. Mais c’est bien sûr sans compter un rappel à la demande de festivaliers surexcités. Alors, dans l’obligation de réapparaître face à une telle ovation, le quatuor revient pour un morceau quasiment acapella, avant de finir pour de bon, en apothéose, sur l’explosion sonore qu’est Oh No! Not You Again!. Gros final donc pour les anglais de The Heavy, devant un Paléo noctambule et insomniaque, concluant un vendredi finalement pas si faible que ça !
artistes
    Jamiroquai
    Gentleman & The Evolution
    Diam's
    Sens Unik
    Inna de Yard
    Hocus Pocus
    The Heavy
    General Elektriks
    The Narcicyst
    Junior Tshaka
    Aloan
    Mark Kelly
    Filewile
    MyKungFu
    Kya Bamba
    Ben Sharpa
    Lindigo
    Damily