logo SOV

Paléo Festival

Nyon, du 20 au 25 juillet 2010

Live-report rédigé par Aurélien le 2 août 2010

Bookmark and Share
Il est samedi. Nous voilà en plein week-end et le Paléo Festival prend un air familial. L’ambiance est joviale. La programmation se veut touche-à-tout. Tout est réuni pour plaire au plus grand nombre de festivaliers, femmes et enfants, jeunes et moins jeunes, ayant fait le déplacement pour l’occasion.

Il est presque 19h00 et la soirée peut commencer. Sur la Grande Scène se produit John Butler Trio. Quoi de mieux qu’un australien et sa guitare pour réveiller en douceur un Paléo encore éméché par la soirée d’hier. Mené par un John Butler barbu et coiffé de son chapeau, le trio austral affiche rapidement la couleur de ce qui sera un concert peinard de plus d’une heure. Peinard à l’image des solos de slide guitar de l’ami John, de ses riffs de banjo ou encore de sa voix qui sent bon le mélange de terres arides et d’océan. Un peu rock, un peu folk, presque country, dans un esprit reggae, John Butler Trio respire le soleil. Les festivaliers apprécient, à l’instar du très bon titre One Way Road qui provoque de vives acclamations dans le public. Cette chaleur sonore est la bienvenue, après avoir subi un temps maussade ces derniers jours. Paix et amour s’abattent sur nos têtes. La soirée a bien commencé.

Juste le temps de faire la tournée des stands de nourriture, de choisir au hasard le plat gastronomique du soir et de le dévorer dans un temps record, puis on est reparti, direction le champ de vision de la Grande Scène. Deuxième tête d’affiche de ce samedi soir au Paléo, l’écossais Paolo Nutini est attendu de pied ferme par une horde de demoiselles hystériques. Il est tellement impossible de se faufiler dans la masse, qu’on se retrouve vite excentré sur la droite. Dans des conditions pareilles, dur de se concentrer sur la prestation de l’artiste pendant presque quatre-vingt dix minutes. En effet, sur scène, on a l’impression que les morceaux se suivent et se ressemblent sans grande saveur. On a beau reconnaître les tubes du jeune homme aux cheveux longs, tels que Candy, Jenny Don’t Be Hasty ou encore New Shoes, l’hystérie ne nous gagne pas. Cependant, ce n’est pas le cas de tout le monde, à voir les nombreuses jeunes filles qui semblent plus être sous le charme du chanteur pour son tee-shirt vert au col ample laissant dévoiler un début de pilosité sûrement considéré comme viril à leurs yeux, que pour les sonorités pop folk de l’artiste. Au final, on se souviendra surtout de la reprise audacieuse du titre Time To Pretend des américains de MGMT, qui apporte un peu d’originalité à la triste prestation de l’écossais.

L’heure tourne, il est temps de passer sous le Chapiteau où se produit sans attendre les anglais de Klaxons. Très attendu, le quatuor attire étonnement les foules. Quelques secondes pour jouer des coudes afin de se faire une place décente au sein de la masse diablement compacte des festivaliers, puis débarque le groupe au son de Flashover. Très bon choix pour commencer, la piste numéro huit de Surfing The Void, futur deuxième album du groupe, est l’étincelle nécessaire pour mettre positivement le feu aux poudres. Les premiers rangs se mettent à sauter gaiement en rythme sur ce morceau rageur pour exprimer leur satisfaction et continuent sur l’éternel As Above, So Below, ainsi que sur la découverte Same Space sous une lumière psychédélique violette. Cette dernière chanson est pour le moins étonnante et nous laisse envisager la sortie d’un second disque déroutant pour le mois d’août.
Pour ne pas déboussoler leur public, les membres de Klaxons décident de revenir sur un terrain connu avec le classique Gravity’s Rainbow qui récolte une pluie d’applaudissements et de cris satisfaits, avant de repartir vers un inédit futuriste au nom de Venusia. Pour le moins particulier, ce dernier calme un Paléo plongé dans le froid intersidéral. Il n’empêche, autour de nous, les festivaliers sont en transe, prouvant qu’un morceau calme n’est pas forcément synonyme de gros bide pour les Klaxons. Cependant, afin de rassurer leurs fans, les anglais décident de dégoupiller l’énorme tube qu’est Golden Skans, repris en chœur par l’auditoire visiblement aux anges. Puis, comme cela semble être la règle en ce samedi soir, Klaxons alterne à nouveau avec un inédit. Cette fois-ci, leur choix s’est porté sur Twin Flames, chanson douce et mélodique où la voix du clavier James Righton est mise en valeur plus qu’à son habitude. Après cela, place à l’artillerie lourde avec le vieux Two Receivers, suivi du klaxonnant Magick et du prometteur Valley Of The Calm Trees, plongeant le Chapiteau dans un joyeux délire collectif.
Profitant de l’enthousiasme ambiant, Klaxons ne baisse pas le rythme en proposant judicieusement Echoes, piste du dernier album qui sera sans aucun doute un tube incontournable dans le riche répertoire du groupe ces prochaines années. Puissant et élaboré, claviers mélodiques et voix aériennes, ce dernier a tout pour séduire les festivaliers. A cet instant en particulier et sur les autres titres en général, on se rend compte de l’utilité du cinquième musicien présent ce soir, caché à droite, au clavier tout au long de la prestation du groupe. En effet, on sent que les anglais recherchent la perfection musicale et souhaitent reproduire au plus près sur scène le son studio de leur nouvelle galette, objectif réussi. Transpirant mais souriant, voyant à quel point le Paléo est réceptif, Jamie Reynolds nous exprime à quel point il nous trouve géniaux et nous remercie pour l’accueil, avant de terminer par l’inédit Future Memories et l’extatique It’s Not Over Yet. Tonnerre d’encouragements et de décibels, la foule acclame haut et fort les membres du groupe pour qu’ils reviennent au plus vite. Une minute plus tard, c’est chose faite avec le retour du quatuor anglais, prêt à offrir un rappel particulier en hommage de ce public surexcité. Ainsi, pour récompenser les nombreux pogos et slams de ses premiers rangs, le groupe propose pour la première fois sur scène l’enragé Surfing The Void et ses guitares hyperactives, avant de finir une fois pour toute ce remarquable concert dans une explosion sonore générale sur les sirènes et les « DJ » frénétiques de Atlantis To Interzone. Au final, pas moins de quinze titres auront agrémenté l’excellente prestation du groupe et apporté un bel aperçu de ce que sera le son Klaxons à venir.

La messe est dite pour cette 35ème édition du Paléo Festival. Le sentiment d’avoir déjà tout vu et tout entendu nous gagne inexorablement. Les vieilles ritournelles de Jacques Dutronc sur la Grande Scène, ainsi que la découverte de Puggy au Club Tent, ne seront qu’anecdotiques en ce samedi soir. En effet, tandis que le premier tiendra la baraque face à des milliers de festivaliers de tous les âges, les seconds nous feront penser en bien à une version belge des britanniques de The Hoosiers. Sinon, rien à signaler.

Sur le coup des 2h00, la larme à l’oeil, on quitte finalement l’enceinte du Paléo, la tête gonflée de bons souvenirs musicaux, en espérant vivre une prochaine édition tonitruante où les têtes d’affiche britanniques, ambassadeurs des musiques actuelles, ne feront cette fois-ci pas autant défaut. Au revoir Paléo !
artistes
    Jacques Dutronc
    Da Silva
    Jérémie Kisling
    Paolo Nutini
    Klaxons
    John Butler Trio
    Mr Oizo
    Piers Faccini
    Solange La Frange
    Kap Bambino
    The Giant Robots Sixties TV Show
    Puggy
    Chapelier Fou
    The Rambling Wheels
    Laure Perret
    Jacques Dutronc
    Da Silva
    Jérémie Kisling