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Eurockéennes

Belfort, du 1er au 3 juillet 2005

Live-report rédigé par David le 13 juillet 2005

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vendredi 1er
Après une matinée du vendredi fort pluvieuse sur la région, à l’ouverture des portes de ces 17eme Eurockéennes de Belfort, le temps s’avère impeccable (couvert, un peu frais, quelques gouttes de pluis dans la soirée seulement) pour profiter comme il se doit d’un festival en plein air, point d’autant plus appréciable que l’affiche du jour apparaît comme assez énorme en qualité.
Le temps de reprendre ses petites habitudes (achat d’un seau de jetons pour les boissons du week-end, tour des stands de nourriture pour s’apercevoir avec effroi (si, si !) que le stand de sandwichs au magret de canard situé d’habitude à coté du bar à vin a disparu ! !) et la journée commence sous Le Chapiteau avec la découverte des britanniques de The Go ! Team.

Auteurs l’année dernière d’un album loin d’être transcendant (Thunder, Lightning, Strike), le groupe va peiner à convaincre le public un peu dérouté par l’aspect bordélique de l’ensemble et les chorégraphies balourdes de la chanteuse. Alors que les meilleures réussites de l’album se basent sur des cuivres tarantinesques réjouissants, ceux-ci ne sont présents en concert que sous la forme de bandes pré-enregistrées ce qui amoindrie lourdement l’intérêt que l’on aurait du porter à The Go ! Team; à leur décharge, signalons quand même que leur horaire de show était très inapproprié à leur style de musique et qu’un passage nocturne tardif aurait certainement permit à des festivaliers plus euphoriques à ce moment là d’apprécier plus facilement leur coté festif et dansant. A revoir dans d’autres conditions.

Alors que les norvégiens de Kaisers Orchestra se chargent de l’ouverture de la grande scène, on s’éclipse à La Plage pour découvrir en live le trio Little Barrie et leur blues-rock nourrit à la soul music qui va enchanter le public. Avec une simplicité désarmante, le trio londonien va délivrer un set court mais impeccable, reprenant les meilleurs chansons de leur récent premier album, le single Free Salute en tête; sans aucune pédale d’effet, le leader Barrie Cadogan dévoile un jeu de guitare «à l’ancienne» subtil et impressionnant tandis que son batteur et sa voix haut perchée fait merveille dans les chœurs. Première révélation de ce festival, les Little Barrie auront même droit à un rappel et s’en iront sous les acclamations d’un public clairsemé mais conquis.

Retour sous un Chapiteau désormais bien remplit pour le premier gros morceau de la journée en la personne des révélations de l’année en cours aux yeux du grand public que sont Bloc Party. Ayant été fortement déçu de leur récente prestation lyonnaise (manque cinglant de fraîcheur), je décide de suivre ce show dans les tous premiers rangs avec pour objectif de profiter un maximum de l’énergie naïve délivrée par les londoniens. Soyons clair, malgré quelques «plantages» de début de show surprenants et un son indigne d’un festival de cette envergure (guitares honteusement sous-mixées), la prestation de Bloc Party sera plutôt réjouissante pour peu que l’on ne vienne pas chercher l’introuvable!
En effet, l’inconvénient majeur de ce jeune groupe est d’avoir été monté au nues beaucoup trop rapidement par certaines personnes ce qui a pour effet d’augmenter considérablement l’attente autour de Bloc Party; or, au vue de leur prestation, le constat est simple: si l’on se borne à profiter de l’énergie communicative dispersée par les incontournables Positive Tension, Like Eating Glass ou plus anciennes Banquet ou autres Helicopter, on passe clairement un bon moment (agité comme il se doit quand on est devant!) tout en étant conscient que le chemin est encore bien long pour eux avant d’espérer un jour justifier le statut de groupe majeur qu’on leur a attribué un peu trop prestement.

Abandonnant les anglais au début de leur dernier morceau, une course haletante nous conduit du Chapiteau aux devants de la Grande Scène car les premiers accords de Go With The Flow ont déjà commencés!
L’une des principales têtes d’affiche de la journée est donc en train de commencer son travail d’atomisation de la fosse et le moins que l’on puisse dire c’est que le set rageur des Queens Of The Stone Age va très clairement marqué les esprits (et les corps!). Menés par un Josh Homme très impressionnant physiquement et accompagnés par une charmante clavièriste aguicheuse, les américains délivrent dans un premier temps les anciens titres (The Lost Art Of Keeping A Secret, Avon ou I Think I Lost My Headache) avant d’en rajouter une couche avec les morceaux les plus percutants du petit dernier (Burn The Witch, In My Head ou le single Little Sister qui déménage en live !)
Ayant surmonté les quelques mauvais réglages sonores du début de show, les Queens Of The Stone Age seront au sommet (avec un Castello des grands jours à la batterie. Fantastique !) pour la géniale Songs For The Dead qui transforma la fosse en un joyeux bordel hystérique avant d’assommer littéralement le public grâce à leur hymne incontournable No One Knows dans une version exceptionnelle qui flirta avec le petit quart d’heure!
Impressionnant.

Alors que le Chapiteau bondé fait une ovation à la prestation d’Emilie Simon (création spéciale avec la synfonettia de Belfort et l’ensemble percussion-clavier de Lyon), il est temps pour nous de se restaurer tout en se plaçant correctement au sein de la grande foule attendant impatiemment l’autre grand événement du jour : Nine Inch Nails
La bande à Trent Reznor était très attendue et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle aura largement répondu à cette attente tant le show des américains fut dantesque: son énorme (écrasant l’assistance sur les chansons «lourdes»), set-list variée piochant dans toutes les époques (avec notamment une version fantastique de Reptile!) et faisant également la part belle à de magnifiques moments d'émotion (Something I Can Never Have ou l’immense Hurt qui fout vraiment le frisson en live). Point primordial, le groupe complet fut au diapason avec un batteur infatigable terriblement efficace, une présence assez incroyable de Trent en leader naturel incontesté et surtout l’apport impeccable du dingue Aaron North (ex-Icarus Line) à la guitare et du non moins perturbé Geordy White (ex-Twiggy Ramirez chez Marilyn Manson) à la basse; c’est simple, les deux n’ont pas arrêter de se chercher sur scène, avec bousculades et jets de bouteilles d’eau ouvertes sur l’autre pendant le set (!) ce qui transforma vraiment l’ensemble du show comme un grand moment de tension et d’énergie jusqu’au final imparable (Starfucker / Head Like A Hole) qui sera l’occasion d’assister sidéré à la destruction de l’ensemble du matériel en quinze secondes chrono.
Rideau, bonsoir, claque dans ta gueule.

Difficile de passer derrière le gang de Trent et on décide alors de zapper Interpol (qui selon l’avis général réalisa une bonne prestation malgré un Carlos étrange (malade ?) jouant tous le concert… assis!) pour donner une chance aux petits protégés de Josh Hommes ,les Eagles Of Death Metal sous La Loggia: légère déception quand à leur set rock n’ roll sympathique au départ mais manquant cruellement d’idées (qui a dit de chansons ?) pour passionner réellement l’assistance.

Alors que les Chemical Brothers partagent ensuite une nouvelle fois les avis sur la Grande Scène (show exceptionnel selon les uns, routine fatiguante et longuette selon les autres), notre attente des prestations à venir de Bright Eyes et d’Electrelane sur La Plage se verra malheureusement interrompu par le show de The Faint qui enthousiasma pourtant les fans d’electro mais nous découragea profondément de patienter jusqu’au milieu de la nuit… dommage.
Enorme première journée au niveau de la qualité même si l’affluence du jour (27000 personnes seulement) sera la plus faible du long week-end…va comprendre Charles…
artistes
    Blumen
    The Go! Team
    Twaii
    Kaizers Orchestra
    Little Barrie
    Bloc Party
    CocoRosie
    Konono n°1
    Queens of the Stone Age
    Emilie Simon
    Taf
    Nine Inch Nails
    Ken Boothe
    Les Chroniques Bumcello 1.1
    Interpol
    Eagles of Death Metal
    The Chemical Brothers
    Jean Grae
    Saul Williams
    The Faint
    Bright Eyes
    La Phaze
    Jamie Lidell
    Gomm
    Electrelane