Le Rock Dans Tous Ses Etats

Le deuxième jour à Evreux est comme un défi à relever. D'abord il y a la difficulté du réveil, suite à une nuit généralement très courte dans le camping du festival et surtout une nuit au rythme des djembes, guitares accoustiques, et voix des chanteurs en herbe, et accessoirement comsommateurs d'herbe. Ensuite il faut se résigner à ne pas pouvoir prendre de douche, un des points faibles du festival. Cependant, l'affiche alléchante de la deuxième journée nous fait déjà presque oublier ces petits tracas et la motivation reprend le dessus.

Avant même l'ouverture du site du festival, des concerts gratuits ont lieu dans le centre ville d'Evreux, et pas des moindres, puisque Matt Elliot est programmé. Arrivé aux alentours de 13 heures devant la médiathèque, une petite scène a été installé et quelques festivaliers téméraires sont déjà assis sur le sol, prêt à se laisser envouter par la mélancolie de l'anglais. Celui-ci commence son set avec pas mal de retard par la magnifique The Kursk, malheureusement écourtée par une fausse manipulation. Une demi-heure plus tard, le chanteur touche à tout quitte déjà la scène s'excusant presque, mais visiblement très enervé contre l'ingénieur du son. Un bon concert malgré tout mais qui me laissera un peu sur ma faim. Demi déception.

Retour sur le festival voir la fin du concert de Cocorosie. Arrivé un peu tard, je n'aurais pas le plaisir de véritablement apprécier le set du groupe, rejoint sur le dernier morceau par un Devandra Banhart déjà en forme qui donnera rendez vous au public un peu plus d'une heure plus tard, sur la même scène. En attendant, c'est The Bravery qui déboule en grande pompe sur la grande scène. Les poses, le maquillage, le mauvais gout, tout est là pour me convaincre de ne pas m'attarder devant la scène.

Les inévitables Ghinzu sont également de la partie cette année. Avec ce groupe, les concerts se suivent (ils ont du établir un record de dates en France cette année) et se ressemblent. La recette est en effet toujours la même. Entrée sur la musique de Star Wars (sans les perruques), Blow, puis le chanteur se lève, danse un peu, se rassoit, Do You Read Me?, public surchauffé, reprise, et c'est fini. Au début on aime bien, au bout de trois fois on ne supporte plus. Changement de style radical avec le retour de Devandra Banhart qui donnera un superbe concert au public de plus en plus nombreux se massant devant les scènes. Le jeune homme communie parfaitement avec une assistance toute acquise, et jouera ses morceaux avec classe et bonne humeur, revenant donner un rappel à un public comblé. Un des grands moments de cette journée.

Ensuite, c'est une des grandes têtes d'affiche du festival qui investit la grande scène, à savoir Garbage. La foule est compacte pour ce qui sera une sorte de best of. Quelques titres de Bleed Like Me et puis les tubes. J'assiste au concert de très loin étant resté devant la petite scène en attendant Blonde Redhead. D'après les dires des fans, le set fut très apprécié. Après quelques rappels, les lumières s'éteingnent et la voie est libre pour le trio italo-japonais. Première constatation, le groupe a le sourire et prend du plaisir à jouer, et ça fait plaisir au public. Des titres de Misery is a butterfly, forcément, et puis des perles plus anciennes pour un set excessivement court. Le groupe est prié de quitter la scène mais désire jouer un rappel, et un membre de l'organisation les en empêche. Quelques sifflets se font d'abord entendre, puis beaucoup de sifflets, puis des bruits de trompettes... Ska-P vient de commencer à jouer et on sait que Blonde Redhead a vraiment fini. Triste fin pour une subliment prestation, la loi des festivals.

Un rapide coup d'oeil à Alamo Race Track qui font le bonheur de ceux qui ne veulent pas se résoudre à quitter les lieux sur un concert de ska, et puis retour vers le camping, les djembés, les guitares accoustiques...