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We Love Green

Paris, du 10 au 11 septembre 2011

Live-report rédigé par Olivier Kalousdian le 15 septembre 2011

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samedi 10
We Love Green, festival de musiques actuelles ou événement socio-culturel ? La question se posait inévitablement quand, samedi 10 septembre vers 16h, nous avons débarqué sur le site protégé et assez exceptionnel des Jardins de Bagatelle. L'histoire avant l’épopée...

Cette « Bagatelle », sortie de terre en deux mois, est le résultat d'un pari entre Marie-Antoinette et le comte d'Artois en 1777. Le style anglo-chinois de l'époque y trouve son expression, en réaction à la rigueur des jardins à la française. Racheté par la Ville de Paris en 1905, la roseraie date de 1907, et le Concours de Roses Nouvelles date de la même année et existe toujours. Le Parc de Bagatelle fait partie du jardin botanique de la ville de Paris avec le jardin des Serres d'Auteuil, le parc floral de Paris et le jardin de l'école d'horticulture Du Breuil.
C’est donc avec pas mal de curiosité et franchement admiratif devant cet accord de la ville de Paris visant à céder, le temps d’un week-end, son plus beau jardin à quelques milliers de festivaliers que nous pénétrons la parfaite pelouse de Bagatelle, sous un presque chaud soleil d’un presque été Indien ! Indien avez-vous dit ? Ce sera la tendance pour de nombreuses jeunes filles venues déguisées comme leurs grandes mères avant elles, du côté de Woodstock ou de l’Ile de Wight dans les années 70. Chapeaux en feutre mous à la Janis Joplin, vestes en daim à franges, plumes ou fleurs de couleur dans les cheveux et maquillages tribaux, une sensation de Déjà Vu s’installe dans le cortex des plus âgés.

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Dès l’entrée du site, We Love Art, agence créatrice d’évènements surprenants en région parisienne, déjà à l’origine du We Love Fantasy au Parc Floral en juin dernier, démontre son intention ; on peut organiser un événement pour plusieurs milliers de personnes et être respectueux de l’environnement. Baraques en bois, tipis de carton et de tissus, recyclage à tous les niveaux, une batterie de vélos propose même de recharger son portable à coup de pédale !
Malheureusement, une première fausse note résonne dès le contrôle passé, les cendriers portables qui devaient éviter les dizaines de milliers de mégots habituellement abandonnés à la terre dans les festivals ne sont pas arrivés. Vu le peu de civisme dont certains fumeurs font preuve, pas sûr que la mairie apprécie beaucoup ce raté dont la pelouse et les massifs feront effectivement très vite les frais !

Au son d’Ibiza en mode drum'n'bass, Pilooski (Cédric Marszewski pour les intimes) invite, tranquillement, la petite foule (3000 personnes le samedi) à s’étendre dans l’herbe, souvent nus pieds ou sous les dômes Feng Shui faits de montants de bois sans panneaux. Nous rendons visite aux associations présentes, WWF, le collectif Appel De La Jeunesse ou la fondation Al Gore, situés sous le tipi qui jouxte celui d’un des sponsors, Timberland. Heineken est le second et offre la possibilité de gagner des paires de chaussures ; concours inutile et presque dommageable dans le cadre voulu par We Love Art.

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Mais nous sommes tout de même à l’opposé du supermarché de la bouffe et des marques branchées que sont devenus Rock en Seine et dans une moindre mesure, Solidays. Le soleil aidant, la soif nous pousse vers les tipis sous pression. Mauvaise nouvelle, le système mis en place nous oblige à aller acheter des contre-marques de boissons pour un montant minimum de 10€ ! Cela peut s’avérer trop cher pour certains festivaliers, surtout pour quatre groupes et quelques guests. Les files d’attente des deux baraques à tickets auront raison du passage de Connan Mockasin que je distingue au loin...

Assis dans l’herbe, qui se fume ici aussi, le public attend Of Montreal. Ce collectif baroque composé de six à huit musiciens d’Athens en Géorgie, comme son nom l’indique, envahit la scène, non sans avoir dérobé et enfilé les costumes de scène du Big Bazar de Michel Fugain, tel qu’il évoluait en 1975 ! Collants roses, vestes du Sgt Pepper ou tuniques de crépine verte, rien n’est épargné à un public pourtant haut en couleur lui aussi.
En cette fin d’après-midi au soleil couchant rougeoyant sur le Mont Valérien, la pop aérée et parfois confuse de ces touche-à-tout sonores trouve son apogée sur une composition dans l'esprit de MGMT et au nom intraduisible : Gronlandic Edit !

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Après un set de DJ Koze sous le signe de l’électro l’ambiant vient l’affiche qui se veut en tête de ce premier jour de festival ; les deux DJ compositeurs Autrichiens : Kruder & Dorfmeister. Nul doute que le public restant va danser au plus prés de la scène sur les rythmes jazzy et les mélodies rêveuses du duo électro minimaliste. Mais la fraîcheur s’empare de nos corps et des verts pâturages de Bagatelle ; rendez vous et paris sont pris pour le lendemain car une question habituelle anime les journalistes et nombre de festivaliers : Peter Doherty sera-t-il bien là ?
artistes
    PILOOSKI
    CONNAN MOCKASIN
    OF MONTREAL
    KRUDER & DORFMEISTER
    DJ KOZE
    SUPERPITCHER