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Dour Festival

Dour, du 12 au 15 juillet 2012

Live-report rédigé par Maxime Delcourt le 27 juillet 2012

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Pour bien commencer cette troisième journée, on se lève tard, très tard. Eh oui, qui dit grosse journée, dit forcément récupération au préalable. 13h approche à grand pas, il est temps de se mettre en route.

C'est le matin, fini la galère de la veille, les mecs qui vous arrêtent pour vous dire à quel point ils sont déchirés, du genre "tiens, t'es pas dans la même état que moi, alors je vais te raconter ma vie ! ". Aujourd'hui, avec Poliça, Spector, The War On Drugs, Destroyer, Bon Iver ou encore Doom, la journée sera cérébrale. Ca tombe bien, c'est avec BRNS (prononcez Brains) que l'on entame notre périple psychique. Cousins évidents de WU LYF, ces jeunes bruxellois n'en font qu’à leurs têtes et organisent une brutale collision entre un rock caverneux et des mélodies aux timbres pop. En quarante minutes à peine, BRNS viennent de délivrer un set d’une classe folle. C’est bien simple : face à eux, on n'en mène pas large.

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Irréel, fascinant, charmant, les qualificatifs abondent pour évoquer la performance de Poliça. Presqu’autant que l’album Give You Ghost, sorti plus tôt dans l’année, l’admiration éprouvée face au concert du projet de Channy Leaneagh et de Ryan Olson est une évidence qui pourrait très bien ne pas en être une : chanté magnifiquement, leur r'n'b futuriste malaxé à la pop enrobe, tant par sa douceur que par sa puissance, l'ensemble des spectateurs - la plupart certainement arrivés sous le chapiteau pour éviter la pluie. A l’avenir, c’est certain, Poliça aura une belle carte à jouer.

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Porter le même nom que l'un des plus célèbres, talentueux ou dingues producteurs de pop n'est pas chose facile. Pourtant, Spector, à entendre leurs compositions romantiques et nerveuses (l’ultime morceau Chevy Thunder), ne semble pas en souffrir plus que ça. Certes, cela n'a rien de franchement original, ni rien de très ressemblant avec ce bon vieux Phil, mais cela tiens amplement la route. Ce n'est sans doute pas un hasard si leurs mélodies sont aussi classes qu'une vieille Rolls Royce anglaise. Attention toutefois à ne pas suinter la luxure.

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Malgré la boue, il se passe donc de très belles choses à Dour aujourd'hui. Et c'est le rock qui en profite le mieux avec les performances de The War On Drugs et Destroyer, lesquels portent bien leur nom. Plutôt que s’amuser à différencier leur rock, en furie romantique explosive pour le premier et en ritournelle à la fois radieuse et brutale pour le second, citons ce qui les rapproche. Car au-delà de leur sphère sonore respective, aussi fédératrice que sévère dans leur approche, leur live révèle quelque chose de plus grand encore : une orchestration soignée, une intelligence sonore déroutante et des arrangements en cascade, toujours à la limite de l’abus.
Dommage que ces deux concerts soient entrecoupés par une tristounette performance de Nada Surf. C’est un fait, chez ces américains, rien n’a changé depuis vingt ans. Excepté le fait que le guitariste se ballade désormais avec un poulpe sur la tête, c’est toujours la même formule de rock primaire, nostalgique et agaçant. Comme quoi il est parfois difficile de rester fédérateur la quarantaine passée. Au revoir, merci.

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Après autant d’expériences, une question : pourquoi s’arrêter ? C’est sans doute parce que l’on n’arrive pas à trouver la réponse que l’on se rend avec entrain et enthousiasme au concert de Justin Vernon, alias Bon Iver. Entouré par huit musiciens, au sein d’un décor rappelant Koh-Lanta, l’américain veut frapper un grand coup ce soir. L’ouverture Perth ne laisse d’ailleurs aucun doute : le tout est magistral, solennel et espiègle. Bercée par des cuivres magnifiques, les compositions de Bon Iver (de Skinny Love au rappel For Emma), lesquelles ne rechignent déjà pas d’ordinaire à la contemplation, se transforment ici en formidable démonstration d’évidence pop. En éternel insatisfaits que nous sommes, on se dit tout de même que sous un chapiteau, tout aurait certainement été plus beau.

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La fin de soirée se rapproche à grand pas, pourtant, plein de belles choses s’annoncent. Citons pêle-mêle : Little Dragon, The Shoes, Club Cheval et toute la clique Forma.T. Avec leurs nappes de synthés éthérées à vous décoller la cage thoracique, les suédois de Little Dragon répondent clairement à l’appel de la nuit. Mais le concert vaut avant tout pour sa démesure : des tubes enchainés, en dépit du bon sens, qui pourraient bien être, même si l’album est déjà sorti depuis de nombreux mois, notre antidépresseur préféré de l’été. Avec son approche futuriste de la pop, Little Dragon s’éloigne durant une heure des intentions maintes fois rebattues du genre en proposant un son proche de SBTRKT, en version nettement plus tyrannique.

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Puis, Bromance prend le pouvoir et impose son style. En programmant coup sur coup The Shoes, Club Cheval et l’association Brodinski/Gesaffelstein, le label créé par Manu Barron et Brodinski expose ses pépites. Que ce soit par les ambiances synthétiques toujours aussi fédératrices de The Shoes, l’approche presque organique de la musique club des quatre lillois de Club Cheval que l’on a hâte de recroiser sur les routes de festivals ou encore l’électro gonflée en infrabasses de Brodinski et Gesaffelstein, le résultat est le même : on en mouille nos sous-vêtements.

Il vaut donc mieux rentrer se coucher. Bonne nuit les petits.
artistes
    BALIMURPHY
    LES FILS DE TEUHPU
    ANDREW TOSH
    NADA SURF
    BON IVER
    DILATED PEOPLES
    KAPITAN KORSAKOV
    THE BOTS
    SPECTOR
    STUCK IN THE SOUND
    THE PHARCYDE + LIVE BAND
    LITTLE DRAGON
    THE SHOES
    CLUB CHEVAL DJ SET
    BRODINSKI VS GESAFFELSTEIN
    SUNROCKERS
    CORNEL CAMPBELL & SOOTHSAYERS
    MARCEL & SON ORCHESTRE
    MIDNITE
    PAROV STELAR BAND
    DJ KOZE
    BEN KLOCK
    MARCEL DETTMANN
    KOLOMBO
    POMRAD
    DIMLITE
    DÂM-FUNK
    DOOM
    LUNICE
    DORIAN CONCEPT
    TNGHT
    LEFTO 10TH ANNIVERSARY
    BRNS
    POLIÇA
    FRÀNÇOIS & THE ATLAS MOUNTAINS
    THE WAR ON DRUGS
    DESTROYER
    KURT VILE AND THE VIOLATORS
    T. WILLIAMS
    JULIO BASHMORE
    MOSCA
    GOLDFFINCH
    SURFING LEONS
    DIRTY FINGERS
    DEFEATER
    DO OR DIE
    SKARHEAD
    CALIBAN
    HEAVEN SHALL BURN
    PUNISH YOURSELF
    AUDIO
    THE PANACEA VS LIMEWAX
    COUNTERSTRIKE
    KASTOR & DICE FEAT. MC SWIFT
    SUBSCAPE
    BAR9
    FIGURE
    GEMINI
    KILLSONIK
    BROWN & GAMMON
    DOCTOR P
    FLUX PAVILION
    COOKIE MONSTA
    FUNTCASE