Pour cette deuxième journée Festival SOY se meut du Stereolux vers le Lieu Unique. L'ancienne usine Lefèvre-Utile, patrimoine industriel où l'on fabriquait le légendaire et véritable petit beurre de LU, enferme aujourd'hui salles de concert, ateliers d'artistes et autres espaces d'expositions. On y trouve même un hammam au sous-sol.
Nouvelle annulation, cette fois-ci de The Haxan Cloak, qui laisse donc place à
Verity Susman, projet solo de la chanteuse du groupe rock expérimental Electrelane. Elle se présente comme un homme qui prétend être une femme, qui prétend être un homme. Ou l'inverse. C'est en tout cas au bar du Lieu Unique que nous avons rendez-vous pour un concert gratuit. Une scène est montée près du restaurant où un énorme bloc de miroir se transforme en table de mixage, étrange... Étrange aussi cette Verity Susman qui arbore une magnifique moustache, et chante dans son saxophone. Nous comprenons rapidement que nous sommes en face d'une performance entière, autant visuelle qu'auditive, le public adhérant totalement à ce concert-concept complètement barré.
Nous faisons ensuite route pour le Foyer Haut, l'un des nombreux espaces de ce Lieu Unique, où l’on découvre
Lotus Plaza. Encore un projet solo, celui de Lockett Pundt, guitariste et multi-instrumentiste de Deerhunter. Lotus Plaza, lui aussi signé chez Kranky, flirte avec la pop et le shoegaze. Pourtant les chiens de ne font pas des chats, le résultat étant assez proche de Deerhunter, mais qu'importe puisque le concert est assez bon.
L'ambiance ne sera pas la même pour
Skoal Kodiak, groupe de post-punk rétro-futuriste et avant-gardiste, ou l’inverse nous dit-on (décidément...). Un combo basse/batterie, plutôt arythmique, accompagne les cris et la machine d'un troisième larron. L'ensemble est très primaire, alors que le public est très binaire : on aime ou on n'aime pas. Pour notre part, on adore.
C'est à
Quintron & Miss Pussycat que revient de clôturer la soirée. Robert Rolston, aka Quintron, inventeur du « Drum Buddy », synthétiseur analogique réagissant à la lumière, et performeur, est accompagné par sa femme Miss Pussycat. Le show commence par un petit spectacle de marionnettes : on passera l'histoire d'ours, de voyage dans l'espace et de vampire. Reste qu'il est difficile d'entrer dans cette univers noisy-électronique. Peut-être est-ce dû à la fatigue, au temps breton qui sévit à Nantes, à la bière de Bouffay, ou encore au maracas de la miss. Pourtant, nous essayerons tous, jusqu'au bout, de rentrer dans leur monde, quitte à les suivre aux toilettes pour une danse tribale.
Ce fut une soirée en demi-teinte mais, pour autant, on se rassure en se disant que demain une performance de haut-vol nous attend.