Furia Sound Festival

Passé en une dizaine d'années du statut de festival associatif local à celui de poids lourd du paysage musical français, le Furia Sound Festival nous proposait cette année une programmation constituée d'un mélange jeunes pousses britanniques et de nombreux poids lourds français et internationaux, mais aussi de rock, metal et hip-hop. Une fois encore, un modèle d'éclectisme.

La journée du vendredi, peut-être la plus faible du point de vue qualitatif, se déroula malgré tout sans le moindre accroc sous un soleil de plomb. Chargés d'ouvrir les festivités, les parisiens d'Atomic Maggot, proches musicalement du funk des débuts des Red Hot Chili Peppers, parviennent sans difficulté à s'attirer les faveurs des jeunes amateurs de punk présent en dépit d'un talent scénique très approximatif et quelque peu usant sur la durée d'un concert. La suite des événements consista en une lente montée en puissance des artistes parallèlement à l'arrivée des festivaliers.

Dans un style propre résolument rock à la française, Romain Humeau ravit ses fans en manque de nouveautés de la part d'Eiffel, tout en concluant son set par une longue et efficace reprise du Velouria des Pixies avant que Zita Swoon ne prenne possession de la même scène quelques heures plus tard. Une prestation somme toute classique des belges menés par un Stef Kamil Carlens en grande forme et accoutré, comme à son habitude, d'une tenue tout aussi grotesque qu'originale.

De passage sur la grande scène devant un public de curieux, Emilie Simon rassura plus sur son physique, dans une charmante robe noire très courte, que sur ses capacités vocales bien trop limitées dans un contexte live malgré l’évident travail instrumental mis en avant au sein de ses compositions. Un constat proche de celui effectué après une prestation somme toute efficace de La Grande Sophie devant une fosse toute acquise à sa cause.

Le choix suivant entre les ennuyeux Aston Villa et Hundred Reasons fut rapide et sans la moindre hésitation. Bien que ces derniers aient logiquement bénéficié d'un public disséminé, leur prestation ne manqua ni d'efficacité ni de puissance. Les nouvelles compositions tirées de l'album Kill Your Own, à commencer par Feed The Fire, The Perfect Gift et surtout No Pretending se révèlent d'une efficacité redoutable en live tandis que les vieux classiques tels What You Get, I'll Find You, Silver ou If I Could restent tout aussi dévastateurs que par le passé. Avec ou sans son imposante chevelure, Colin Doran reste bel et bien un meneur de premier plan.

Dernière étape obligatoire avant un repos mérité, le très attendu premier concert en France de ¡Forward, Russia!. La prestation du quatuor de Leeds s'est révélée à la hauteur de l'album Give Me A Wall. Les compositions chiffrées du groupe, terriblement accrocheuses sur disque, gagnent ainsi en live la puissance et la folie que tout à chacun pouvait espérer, l’impression étant renforcée par les gesticulations de Tom Woodhead, la maîtrise technique de Whiskas et l’énergie dépensée par Katie Nicholls. Aucun doute possible, TWO, SIXTEEN et FIFTEEN PT2 sont de véritables perles parfaitement interprétées par un groupe en excellente forme. De quoi clore parfaitement cette première journée !