La Route du Rock

Pour ce deuxième rendez-vous à La Nouvelle Vague, la programmation laisse présager un peu plus de folie avec Metz et Poni Hoax après une première soirée beaucoup trop sage et calme. Très attendu aussi ce soir, John Cale qui est le principal artisan du taux de remplissage de la salle à guichets fermés.



Tout d’abord présenté comme la première signature du label Vietnam créé par So Foot, H-Burns est aussi le premier groupe à fouler la scène ce soir. Les titres de Off The Map, produit par Steve Albini, ne résonneront sûrement jamais dans un stade de football mais les fans de rock 90’s eux ne se priveront pas de les écouter comme nous ce soir. Durant le concert, Renaud Brustlein, à l’origine du projet H-Burns, n’hésite pas à avouer qu’il avait été bénévole il y a dix ans pour la Route du Rock. Belle récompense que d‘être programmé ce soir.



Tête d’affiche de la soirée, John Cale, mèches roses dans les cheveux et costume à pois au goût douteux, livre un concert en pilote automatique. En débutant sur Hedda Gabler, on présageait pourtant mieux. Le son brouillon et trop fort ne s’améliorera pas pendant l’heure et si on croit quelques sursauts par moments, on reste plutôt mitigé. Le chant est juste et il est pourtant entouré de musiciens de qualité mais le problème vient plutôt des sons robotiques du clavier. Avec des titres plus dépouillés, on pourrait gagner en sincérité et donc en intérêt. Au final douze titres, dont la moitié du dernier album Shifty Adventures In Nookie Wood, car s’il y a un album à promouvoir, il faut aussi faire plaisir aux quadras et quinquas présents en nombre ce soir : eux ont semblé conquis, en attestent les applaudissements plus que nourris à sa sortie de scène.



Poni Hoax sont de retour et c’est avec plaisir qu’on les retrouve après qu’ils aient un peu disparu de la circulation. La sortie de A State of War est prévue dans un mois et ils commencent tout juste à tourner de nouveau. Saint-Malo est donc seulement leur deuxième concert après Lyon il y a une semaine. Encore en rodage, le groupe présente bon nombre de nouveaux titres qui n’ont pas l’efficacité et l’évidence de leurs anciens tubes, et seul Down On Serpent Street avec son refrain rappelant avec évidence Franz Ferdinand sort du lot. Pourtant, lors de la conférence de presse du jour, ils revendiquaient sans détour leur volonté de sonner plus mainstream, mais même à l’écoute des nouveaux titres, ce n’est pas si évident que cela. C’est même très bien ainsi car Poni Hoax ont du tube en veux tu en voilà en réserve avec Pretty Tall Girls, Budapest ou Antibodies. Il manque bien She's On The Radio pour que la fête soit totale mais on a déjà hâte de les revoir un peu plus tard dans la tournée quand tout sera en place.



Les quarante minutes du concert de Metz auront certainement été les plus jubilatoires et redoutables de cette Route du Rock. Si ce fût loin d’être parfait avec un chant un peu bâclé, l’énergie et l’envie étaient vraiment là. Pas de fine bouche donc car le trio canadien représente plus ce que l’on attend de la Route du Rock par rapport à d’autres artistes programmés cette année.



Pour clôturer ces deux jours à la Nouvelle Vague, la tâche est attribuée aux vrais messins de la soirée, The Feeling Of Love. La soirée fût longue et le groupe comme le public encore présent semblent fatigués. C’est dommage car les titres garage psychédélique des lorrains sonnaient plutôt bien.

La Route du Rock Collection Hiver nous avait habitués à beaucoup plus de découvertes avec une programmation plus anglo-saxonne et a cette année un peu bousculé nos habitudes. Cette programmation orientée grand public aura permis d’attirer des personnes que l’on n’avait pas l’habitude de voir (merci Lou Doillon, Lescop et John Cale) mais on espère que l’équipe du festival n’oubliera pas de revenir à ses fondamentaux avec une programmation sans compromis à l'image des éditions été. Tout n’est pas noir, loin de là, car qu’ils aient été parfaits ou non, Metz, Tomorrow’s World, Poni Hoax ou Yan Wagner auront quand même fait vivre cet esprit Route du Rock qui nous est cher.