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Dour Festival

Dour, du 18 au 21 juillet 2013

Live-report rédigé par Ludovic le 1er août 2013

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C’est avec une grande impatience que nous retrouvons Dour pour cette 25ème édition, après quatre années d’absences pour ma part. Motivés comme d’habitude par une programmation toujours aussi pointue et éclectique, nous prenons donc la route de bonne heure afin d’être sûrs de ne pas en louper une miette. Malgré tous nos efforts, nous avions sous-estimé les distances entre le parking et le camping. C’est donc avec un certain retard sur notre planning que nous rejoignons avec urgence le site du festival, afin de ne pas rater la révélation indie canadienne de l’année, Half Moon Run.

Après deux titres plutôt plaisant de leur pop légère assez envoûtante qui donne envie d’en voir plus, voici le premier couac du week-end : notre photographe réalise que les réglages techniques de son appareil photo ne fonctionnent plus. C’est donc avec le plus grand regret que nous ne pouvons vous présenter nos propres photos de cette première journée. Heureusement, grâce à la grande générosité de notre ami belge Olivier Bourgi, nous sommes en mesure d’accompagner la chronique de cette première journée de quelques photos de qualité.

Passée cette première désillusion, nous nous dépêchons de nous rendre sur la scène principale afin d’assister à la performance ensoleillée de The Skints. Les jeunes Londoniens au look punk nous rendent enfin le sourire grâce à leur reggae/ska enjoué et chaleureux. Même si leur son ne propose pas de grandes nouveautés, nous nous sentons immédiatement immergés dans le festival grâce à la bonne humeur du combo. Assis dans l’herbe qui vit alors ces derniers moments d’existence avant de faire place à la poussière, nous nous laissons happer par les gimmick classiques mais entraînants de la charmante chanteuse/claviériste Marcia Richards.

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Après cette entrée en matière des plus agréables, place au premier choix difficile du week-end : BRNS, Charles Bradley ou Fauve. Malgré les conseils de tous les grands amateurs de guitares, je me rends seul au set des Parisiens, motivé par les critiques enjouées qui accompagnent les prestations du collectif Français. Au premier abord, les textes puérils, portés par un chanteur à la voix assez agaçante et trop mise en avant, donnent envie de fuir après trois minutes. Passée cette première désagréable impression, le charme opère et la troupe se fait des plus attachantes. Si l’on oublie le leader assez mégalo, les musiciens semblent en place et les riffs sont suffisamment planants pour me faire rester jusqu’au bout, également aidé par l’ambiance féminine et bon enfant qui règne sous le chapiteau. Nous leur donnons rendez-vous à Rock en Seine, ou leur prestation sera certainement encore plus attendue par tous les parisiens Bobos.

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Avant l’enchainement qui nous attend le soir, nous profitons du concert reggae/rocksteady assez classique de The Aggrolites en fond musical, pour profiter de l’ambiance si particulière qui appartient à Dour. Nous découvrons alors le thème accessoire de cette année : le sac à dos en forme d’animal. Après deux Pikachu, un ours et un lapin, nous abandonnons le pari stupide de prendre cent photos de sacs pour enfin rentrer dans le vif du sujet sous la Jupiler X marquee : The Horrors. Et oui cette année, la célèbre marque de bière belge a stoppé son stand western et ses charmantes Cow Girls, pour sponsoriser une scène à son nom, et financer le chapiteau qui aura accueilli plusieurs des meilleurs prestations du week-end. C’est malheureusement avec un public restreint que les britanniques reviennent à Dour, quatre ans après leur dernier passage assez remarqué. Dés Mirror’s Image, nous comprenons rapidement que les ambiances new wave prendront le dessus sur le rock garage de leurs débuts. Les guitares sont plutôt en retrait, ce qui ne nous empêche pas d’être complètement hypnotisés par la voix du peu causant mais pourtant envoûtant Faris Rotter. Chaque titre nous emporte encore un peu plus dans leur univers à la fois malsain et dansant, jusqu’à l’apogée Sea Within A Sea. Sur ce morceau phare, les influences gothiques du combo nous emportent dans une transe individuelle nous faisant oublier le soleil extérieur. Le groupe n’a besoin d’aucun artifice pour immerger l’audience dans leur atmosphère si unique qui malheureusement retombe un peu sur les derniers titres.

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Malgré l’envoutement total provoqué par leur clavier, nous quittons le sombre chapiteau afin de ne pas louper la nouvelle apparition de Dieu, alias Mike Patton. Après avoir foulé la plaine de la machine à feu à de nombreuses reprises avec ses différentes formations (Fantomas, Peeping Tom, Faith No More,..) , le génial performeur américain revient nous présenter son Allstar Band : Tomahawk. Nous réalisons alors pour la première fois que cette édition ne sera pas placée sous le signe des guitares. En effet, malgré leur grande réputation, les américains n’ont pas réussi à attirer une grande foule devant la grande scène. L’horaire semblant plutôt adapté aux gros rock, le public de cette année est plus attiré par les chapiteaux et leurs DJs Drum&Bass. Même si l’on ressent une pointe d’agacement dans le regard de Mike, celui-ci fait tout son possible pour tous nous réveiller. Ce dernier dégage un tel charisme qu’il nous est impossible d’accorder de l’attention à ses musiciens pourtant tous dotés d’une gros passé (The Jesus Lizard, Helmet..).
Contrairement à ses autres formations, le son se fait ici plus direct et incisif. Mais à vrai dire, il m’est impossible de retenir la musique, tellement je suis absorbé par l’aura de ce bidouilleur génial, usant de toutes les techniques pour modifier sa voix ou le son de ces guitares. Totalement bluffé par cette performance, j’en oublie mes bouchons d’oreilles, ce qui me couta un acouphène d’une semaine.
Chaque titre nous fait passer par différences ambiances, allant des expérimentations du premier album (Loredo, Point and Click) aux riffs plus directs et efficaces du dernier disque. Afin de rendre ce concert encore plus mémorable, la reprise des Bad brains sur How Low Can A Punk Get, nous rappelle à quel point Mike Patton est capable de tout. Vivement l’année prochaine et un nouveau groupe !

Après cette première grosse claque, il nous dur de redescendre pour assister à la prestation autrement plus calme de Bonobo. Et pourtant, malgré la difficulté pour nous rendre au plus près de la scène, force est de constater que ce trip-hop électro va nous transporter totalement en seulement quelques titres. Alors que l’on nous avait annoncé un DJ set, la formation live du compositeur anglais a su faire voyager le dance hall à coup de beats envoutants.

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A peine le temps de nous remettre de nos premières émotions qu’il nous faut revenir sur la grande scène pour le premier groupe rock grand public du festival : Yeah Yeah Yeahs. Malgré un à priori plutôt négatif sur le son électro-rock des new yorkais, ceux-ci mettent tout le public de la grande scène d’accord grâce à une setlist sous forme de Best Of. La Chanteuse Karen O est pour beaucoup dans l’énergie communicative de leur prestation. Affublée d’un look à la fois classieux et kitch, celle-ci se démène sur les quatre coins de la scène et monopolise le regard des festivaliers totalement déchainés sur leur titre phare Heads will Roll dans sa version la plus électronique et dansante. Ce soir, les Yeah Yeah Yeahs auront totalement assumé leur rôle de tête d’affiche rock de la soirée, et auront conquis au moins un nouveau fan.

Après ce grand moment, nous profitons de l’absence de rock pour déambuler de scènes en scènes. Que ce soit pour l’électronica déjantée du mégalo Jackson, pour le mythique duo allemand Modeselktor, ou pour la Drum&Bass survitaminée de Roni Size, toutes les tentes débordent de jeunes déchainés, certainement aidés par un grand nombre de substances illicites.
Après avoir pu profiter pleinement des excentricités de la jeunesse belge, et des délicieuses mais huileuses frites locales, nous essayons de nous faire une place devant la grande scène pour assister au show si attendu du Wu Tang Clan. Après avoir vu cette scène assez peu remplie toute la journée, le mythique groupe hip-hop semble particulièrement attendu et réveille totalement la Plaine de la Machine à Feu dés les premiers beats. Même si les gaillards semblent maitriser la scène comme personne, le son est de trop piètre qualité pour nous faire rentrer dans le show. En effet, il nous est impossible de distinguer le moindre sample, totalement couverts par le flow des huit rappeurs et par les hurlements des nombreux fans. Après trente minutes de bouillie sonore, nous abandonnons ce show légèrement décevant pour lâcher nos dernières forces au son des différents chapiteaux dont on ne retiendra rien de transcendant, hormis peut-être Brodinski.

Au final, cette première journée qui semblait pourtant être la plus dense, se sera révélée assez décevante, malgré la confirmation du charisme de Mike Patton, et l’énergie débordante des Yeah Yeah Yeahs, vrais coups de cœur de la journée.
artistes
    WU-TANG CLAN
    YEAH YEAH YEAHS
    TOMAHAWK
    BONOBO
    CHARLES BRADLEY AND HIS EXTRAORDINAIRES
    MODESELEKTOR LIVE
    BRODINSKI
    GESAFFELSTEIN
    TRENTEMOLLER
    THE HORRORS
    WAX TAILOR & THE DUSTY RAINBOW EXPERIENCE
    THE AGGROLITES
    JACKSON & HIS COMPUTER BAND
    EROL ALKAN PRESENTS... DISCO 3000
    THE MAGICIAN
    ACTION BRONSON
    RIFF RAFF
    SKREAM AND SGT POKES [ALL NIGHT LONG]
    RONI SIZE & DYNAMITE
    HIGH CONTRAST & DYNAMITE
    THE SKINTS
    LA CHIVA GANTIVA
    LOUISAHHH!!!
    BRNS
    WHITE DENIM
    THE 1975
    RAKETKANON
    BOSTON BUN
    RITON 'CANT STOP THE CLOCK' LIVE
    GOLD PANDA
    NICOLE WILLIS AND THE SOUL INVESTIGATORS FEAT. JIMI TENOR
    JUNGLE BY NIGHT
    THA TRICKAZ
    GRAMATIK
    DELUXE
    BADBADNOTGOOD
    VEENCE HANAO
    WILD BOAR & BULL BRASS BAND
    BAMBOUNOU DJ SET
    PHON.O LIVE
    SHED LIVE
    OTTO VON SCHIRACH LIVE
    FAUVE
    HALF MOON RUN
    PAON
    THEE MARVIN GAYS
    BLACK SUN EMPIRE FEAT. SP:MC
    ANDY C FEAT. YOUTHSTAR
    CAMO & KROOKED DJ SET FEAT. YOUTHSTAR
    LOADSTAR
    CALYX & TEEBEE FEAT. SP:MC
    NU:LOGIC FEAT. MC WREC
    MURDOCK