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Solidays

Paris, du 27 au 29 juin 2014

Live-report rédigé par Mélodie le 2 juillet 2014

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Le mois de juin marque l'arrivée du festival Solidays, que l'on ne présente plus, et qui est le rendez-vous incontournable de bon nombre de parisiens désireux d'allier musique et solidarité.

Pour cette quinzième édition, le festival rend hommage au grand Nelson Mandela, décédé dans l'année. Qui mieux que lui, figure emblématique du courage et de la persévérance dans le combat, pouvait incarner la lutte contre le sida ? « The fight must go on » résonnera comme slogan les trois jours durant pour rappeler que le sida continue de tuer beaucoup trop de personnes dans le monde et qu'il ne faut pas relâcher les efforts engagés pour enfin réussir à l'éradiquer.
Après avoir récupéré le précieux sésame qui donne accès aux trois jours de festival, la fête peut commencer. Le temps se tient plus ou moins, ce qui ne devrait pas être le cas les jours suivants. A peine après être entré dans l'hippodrome de Longchamps, on se met immédiatement dans le bain, comme si rien n'avait changé depuis l'année dernière. Tout est là : les jeunes filles en micro short, avec lunettes de soleil et capeline, qui se sont crues à Coachella mais version banlieue parisienne, les gros fêtards, les originaux aux déguisements animaliers excentriques, et les très - très - jeunes adolescents qui connaissent leurs premiers flirt avec les substances jugées interdites par leurs parents. Solidays est un festival qui accueille des gens foncièrement différents et c'est certainement ce qui fait sa force. Malgré leurs différences, les festivaliers s'unissent dans une lutte acharnée contre le sida et dans un amour commun pour la musique.

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L'hippodrome de Longchamps n'a pas changé, ce sont toujours les mêmes scènes qui accueillent toute une palette d'artistes. Malheureusement, c'est la dernière fois avant un petit moment. En effet, l'année prochaine, le festival devra se trouver une nouvelle adresse, l'hippodrome ne pouvant plus l'accueillir. C'est donc avec une pointe de nostalgie que la journée du vendredi débute.
Le festival ouvre le bal avec une affiche très britannique portée par l'envoutant James Vincent McMorrow. Sous le chapiteau de la scène du Domino, l'anglais hypnotise les chanceux arrivés assez tôt pour ne rien manquer de cette première journée. D'habitude plus calme, James Vincent McMorrow interprète son dernier album Post Tropical avec un peu plus de peps qu'on ne lui connaissait. Néanmoins, chacun de ses titres a énormément de classe et c'est avec un plaisir non dissimulé que l'on se délecte de Cavalier, la plus belle chanson de son dernier disque.

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Il est 19h et la foule se dirige presque essentiellement vers la scène du Dôme qui attend un autre grand nom de la scène britannique : Breton. Force est de constater qu'il n'y a pas énormément de monde encore. Certes, nous sommes vendredi et on peut imaginer que la plupart des personnes sortent à peine du bureau, mais on a quand même le sentiment qu'il manque du monde sur place (ce ne sera pas le cas les jours suivants). Pourtant le festival affiche complet les trois jours.
Qu'à cela ne tienne, cela fait plus de place. Lorsque Breton arrivent sur scène, c'est avec grand plaisir que l'on peut entendre Roman, le chanteur, s'exprimer dans un français parfait. Il y a une attente énorme autour du groupe qui régale nos oreilles à chaque sortie d'album. Par chance, Breton interprètent des titres de leur nouvel album, War Room Stories, mais aussi et surtout de leur premier, Other People's Problems. Le très bon Edward The Confessor s'écoute avec un bonheur partagé. Le seul bémol de ce concert : le manque flagrant d'ambiance qui pousse même le chanteur à regretter le fait qu'à chaque fois qu'ils viennent à Paris, le public se fait beaucoup trop discret à leur goût. Cette petite heure à leurs côtés reste donc mitigée à cause du manque de complicité entre le groupe et le public. Il faut manifestement un peu de temps à certain pour « entrer » dans l'ambiance d'un festival.

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On pardonne aisément cette petite déception que l'on essaie d'oublier en lorgnant du côté d'Hollysiz. Alors même que Chinese Man font de gros appels de phares, loin, sur la grande scène Paris, les plus curieux sont vite attirés par une petite tête blonde qui gesticule dans tous les sens sur un son punchy qui n'est pas pour déplaire. Un festival, c'est aussi ça. Nos oreilles sont sollicitées de tous les côtés si bien que, parfois, on est détourné du programme que l'on s'était pourtant préparé. Cette petite tête blonde qui interloque n'est autre que la révélation française de ces derniers mois : Hollysiz, alias Cécile Cassel, qui a troqué le cinéma contre la musique. Son premier album, My Name Is, est un concentré de tubes qui n'ont d'autres vocations que de nous faire danser jusqu'à plus souffle. En l'apercevant sur scène, on ne peut qu'être complètement frappé par sa manière de bouger. On avait déjà vu dans le vidéo clip de Come Back To Me, qu'elle dansait extrêmement bien, mais la vérité est bien au-delà. Ses chansons n'ont rien d'extraordinaires, mais le tout est sublimé par sa présence scénique absolument incroyable. Elle a le diable au corps. En tant que grande fan de Jimmy Somerville, elle interprète sa version de Smallton Boy qui ne présente pas un grand intérêt mais semble lui tenir très à coeur. Avant de jouer sa toute dernière chanson, elle disparait pour réapparaître dans le public, une caméra GoPro autour de la taille et juchée sur les épaules d'un homme qui la balade dans la fosse. Elle chante son tube Come Back To Me dans cette même position. Chapeau bas au porteur et bravo pour cette touche excentrique. Finalement, Hollysiz aura empêché certain d'aller voir Chinese Man, mais il faut avouer que cela en valait quand même la peine. On a comme une furieuse envie de danser et c'est tant mieux.

Il est 21h45, le soleil se couche à peine, pour laisser briller les flamboyantes lunettes de -M- sur la scène Paris. Ce dernier est un habitué des Solidays, et pourtant, à chaque fois, le succès est indéniablement au rendez-vous. Il est vrai que l'année dernière, sa prestation avait quelque peu déçu, mais surtout à cause d'un retard important qui en avait mis beaucoup sur les nerfs. Ce soir, pas de retard, et une setlist de rêve qui passe par tous ses grands tubes. Je Dis Aime, Mama Sam, En Tête à Tête, Mojo autant de titres que le public connait par coeur. Il nous décoche même un Onde Sensuelle qui déchaine les passions dans la foule, et un Machistador que l'on a toujours autant de plaisir à écouter. En plus d'un choix de chansons absolument parfait, il faut noter les talents de showman de Matthieu Chedid qu'on ne soupçonnerait pas une seconde si on s'en tenait à sa petite voix fluette. Le chef de file de la scène française est accompagné de danseurs qui mettent le feu sur un medley de tubes particulièrement bien choisi dont le Jump Around de House Of Pain. A cela s'ajoute les prouesses de guitariste de -M- qui fait crisser sa guitare électrique avec les dents, embrassant les cordes à pleine bouche. Un vrai showman. Son concert paraît malheureusement bien court. Il est bientôt l'heure de rejoindre la scène Bagatelle pour changer complètement d'ambiance avec Fauve, que l'on préfèrera à Disiz.
Fauve font partie de ces groupes qui déchainent les passions et divisent tout autant. Certains crient au génie tandis que d'autre sont pris d'une crise d'urticaire rien qu'à l'écoute d'un seul de leurs couplets. En tout cas le public des Solidays ne semble pas les bouder. Visuellement, leur performance a bien plus de valeur dans une salle de concert que sur une scène aussi grande car leur mise en scène est particulièrement intéressante, mais les pro-Fauve ne boudent pas leurs plaisir. Une mention spéciale pour Voyou et Blizzard.

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Il est maintenant minuit, heure à laquelle le singe de Shaka Ponk débarque sur la plus grande scène de l'hippodrome. Même si Shaka Ponk ont le mérite de livrer des performances en live très bien menées, il faut avouer que ce n'est pas le groupe qu'on attendait ce vendredi soir. Certes, la mise en scène est élaborée, et le show est assuré à 300%, malheureusement, l'appel de la navette qui ramène vers Paris est bien plus fort. Les marseillais de Nasser auraient mérité de prolonger la soirée bien tard dans la nuit, mais la fatigue se fait sentir, et la journée de demain s'annonce chargée.

En somme, une première journée menée de tambour battant par la formidable performance de -M- qui rafle tous les points. A noter également, la barbe prophétique de James Vincent McMorrow, les déhanchés de Hollysiz, la moue de Breton, le folk délicieux de Yodelice et les jurons de Fauve. Vivement samedi !
artistes
    Bel Plaine
    Mathilde Forget
    Ghost Culture
    Silent Disco
    Erol Alkan
    Fauve
    Kao
    Carbon Airways
    Pfel
    Har Mar Superstar
    The Gladiators Feat Droop Lion
    Odezenne
    Breton
    Vitalic Vtlzr
    Disiz
    Hollysiz
    Stepan
    Dada Disco
    Anthony Joseph
    Chinese Man
    Synapson Live
    Pulpalicious
    Nasser
    Tsugi Crew
    Yodelice
    LM
    La Rue Ketanou
    Garçon d'Argent
    Salut C'est Cool
    Shaka Ponk
    James Vincent McMorrow
    -M-
photos du festival