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Furia Sound Festival

Cergy-Pontoise, du 1er juillet au 29 juin 2007

Live-report rédigé par Fab le 2 juillet 2007

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dimanche 1er
Après deux journées de festival, la fatigue se lit inévitablement sur de nombreux visages. Les plus épuisés improvisent une sieste à l’ombre des arbres, d’autres puisent des forces dans divers breuvages, et les plus courageux se ruent à l’assaut des concerts que donnent Karpatt et Jamait.

La première prestation remarquée du jour est à porter au crédit de No One Is Innocent, soutenus dès leur montée sur scène par un public dense et avide de décibels. Mené par son leader Kmar Gulbenkian et ses textes engagés, le groupe enchaîne les titres et les revendications, égratignant au passage à travers un rapide discours le président Sarkozy. Au même instant, à l’autre bout du festival, le rock teinté de blues et de sonorités arabes traditionnelles des guinéens de Tinariwen tranche avec le rock rageur des français. Original et dépaysant certes, mais pour le moins ennuyeux au bout de quelques titres seulement.
C’est vers la scène principale que se tournent ensuite tous les regards en raison de la venue de Superbus. La power pop acidulée des français, un peu crétine, transforme la fosse en défouloir géant où les plus jeunes trouvent un terrain de jeu approprié pour leurs excentricités. Au chant, Jennifer Ayache peine à se faire entendre, couverte par le brouhaha sonore de ses musiciens. Une aubaine pour beaucoup tant la piètre qualité des textes de la chanteuse est une fois de plus mise en évidence.
Les choses sérieuses démarrent finalement avec l’une des deux attractions majeures de la journée, Sonic Youth. Pour leur première venue à la base de loisirs de Cergy-Pontoise, les américains proposent un set carré et efficace qu’une forte affluence apprécie comme il se doit. Les expérimentations se font peut-être moins présentes qu’à l’accoutumée, mais l’énergie mise en œuvre par Thurston Moore et Lee Ranaldo permet au quintet de justifier son statut, indéniablement mérité, de tête d’affiche internationale.
La sensation du festival, sans l’ombre d’un doute, sera l’œuvre de Queens Of The Stone Age. En dépit d’une blessure récurrente au genou et d’une setlist très orientée sur les deux derniers opus du groupe, Lullabies To Paradize et Era Vulgaris, Josh Homme mène ses hommes avec brio et un charisme jamais remis en cause. Très à l’aise devant un large public, le grand roux invite, non sans humour, un festivalier déguisé en tigre à le rejoindre sur scène avant d’exiger qu’un jeune effronté lanceur de bonbons ne lui soit « livré » en pâture avec deux camarades pour une rapide leçon de bonne conduite ponctuée de quelques noms d’oiseaux. Mais l'important est ailleurs. Jamais avare d’expérimentations, le groupe multiplie les introductions étirées sur de nombreux titre, comme pour mieux lancer par la suite certains classiques du calibre de Feel Good Hit Of The Summer, Little Sister et bien entendu No One Knows, The Lost Art Of Keeping A Secret et le superbe et apaisé Make It With Chu. Un régal auditif de près d’une heure.

Difficile suite à cette démonstration de véritablement apprécier le dub rock d’Asian Dub Foundation ou le post-punk des furieux canadiens de You Say Party! We Say Die!, mais l’essentiel est là : cette dernière journée de l’édition 2007 du Furia Sound Festival aura été une réussite.
artistes
    Karpatt
    Jamait
    No One Is Innocent
    Tinariwen
    Superbus
    Loic Lantoine
    Heavyweight Dub Champion
    Sonic Youth
    Fermin Muguruza
    Peter Von Poehl
    Queens Of The Stone Age
    Asian Dub Foundation
    You Say Party! We Say Die!
    Groundation