logo SOV

Nox Orae

La Tour-de-Peilz, du 29 au 30 août 2014

Live-report rédigé par Fab le 5 septembre 2014

Bookmark and Share
samedi 30
Après avoir subi de nombreuses averses la veille, le public du Nox Orae jouit pour cette seconde et dernière journée du festival d'un temps splendide et estival, soit un cadre idéal pour accompagner les quatre prestations figurant au programme de ce samedi 30 août.

SOV

Une soirée débutant à 19h30 avec les étrangement nommés Marilou, jeune trio veveysan formé il y a désormais près de six années. Si l'on ne peut qu'être circonspect dans un premier temps, la surprise est de taille au fur et à mesure que les titres défilent et que leur univers dépourvu de toute frontière se présente face à nous. Avec un chant en français somme toute secondaire et souvent couvert par les instruments, les trois musiciens tirent leur épingle du jeu grâce à des compositions expérimentales et progressives, des envolées plus noisy toujours maîtrisées, et une touche jazzy liée à la présence ponctuelle d'un quatrième musicien au saxophone. Si leur musique n'est pas à mettre entre toutes les oreilles, les quarante-cinq minutes passées en leur compagnie resteront, contre toute attente, comme l'un des temps forts du festival.

SOV

Une demi-heure plus tard, place est faite pour accueillir Esben And The Witch dont le nouvel album, A New Nature, est annoncé depuis quelques semaines comme l'une des excellentes surprises de la rentrée. Un disque produit et enregistré avec Steve Albini, dont la majorité des compositions présentées ce soir par le trio seront tirées. Délaissant désormais toute utilisation des samples et instruments électroniques au profit de la classique formule guitare / basse / batterie, les trois anglais font immédiatement forte impression avec un son assourdissant, des aspirations punk et une basse saturée maniée avec aplomb par la très expressive Rachael Davies dont le chant grave fait toujours des merveilles.
Les titres proposés ce soir se voient ainsi plus étirés que leurs productions passées, plus enivrants, sombres et oppressants également, alors que le seul rescapé de leurs débuts sera ce soir Marching Song dans une version peut-être trop brouillonne pour être appréciée à sa juste valeur. Si l'impact de Dig Your Fingers In ou Blood Teachings sur le public sera ce soir évident, le final épique avec The Jungle et sa longue montée en puissance restera assurément la plus brillante démonstration des capacités du trio, auquel un rappel sera réclamé avec insistance par le public sans obtenir gain de cause.

SOV

Il est près de 22h15 lorsque Warpaint font leur apparition sur scène face à la plus forte affluence de ces deux soirées. Si leur prestation la semaine précédente à Rock en Seine s'était montrée des plus convaincantes, les quatre américaines vont ce soir faire la démonstration de leurs capacités réelles. Très relaxées et d'humeur joviale, sous le charme du lieu et du lac Léman comme Emily Kokal le soulignera à plusieurs reprises tout au long de leur prestation, Warpaint vont offrir durant près de 1h20 un récital parcourant l'ensemble de leur discographie. Passée la traditionnelle ouverture avec Keep It Healthy, Bees et son final a capella mêlant l'ensemble des voix se révèle du plus bel effet et place le concert sur de bons rails. Le très populaire Love Is To Die recueille quant à lui tous les suffrages dans une version étirée, avant que les demoiselles ne se décident à ralentir le tempo le temps de deux titres alliant douceur et retenue. Le très beau Drive berce dans un premier temps les têtes avant qu'une version dépouillée mais non moins superbe de Billie Holiday ne se rappelle au bon souvenir des amateurs de leur tout premier EP, Exquisite Corpse. Menée sur un rythme plus relevée, la suite et fin du concert se veut plus électrique, tout d'abord avec Beetles dont le final se voit fusionné avec l'introduction d'un Disco//Very poussant à la danse, alors que le traditionnel Elephants en guise d'ultime titre est prolongé en un jam intégrant un surprenant medley avec le Pump Up The Jam de Technotronic. Contrat rempli avec brio pour des Warpaint qu'on aura rarement vues aussi décomplexées et épanouies que ce soir.

SOV

Une soirée et un festival achevés avec l'artiste locale Solange La Frange, habituée des scènes de Suisse, et initiatrice d'une belle ambiance dans le parc Roussy avec de nombreux amis et connaissances en guise de soutiens. Définitivement atypique de par sa taille et son cadre, le Nox Orae est un festival à part comme on aimerait en découvrir plus souvent. Nul doute que les artistes aperçus durant ses deux journées en garderont un souvenir aussi positif que l'ensemble du public.
artistes
    Solange La Frange
    Warpaint
    Esben And The Witch
    Marilou
photos du festival