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Rock en Seine

Paris, - 27 août 2004

Live-report rédigé par Jérôme le 5 septembre 2004

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vendredi 27
Seconde éditon pour ce festival Rock En Seine, qui cette année affirme clairement ces intentions de créer un rendez-vous incontournable en s’étalant sur deux jours et en réunissant une affiche à la hauteur de ces ambitions.

Premier concert de la journée sur la petite scène avec Electrelane (le petit entretien avec ces dames, nous ayant été accordé auparavant, nous a malheureusement contraint de manquer la prestation de Blanche). Les anglaises arrivent timidement sur scène, pour un concert tout aussi timide mais cependant très convaincant. Alternant entre des titres extraits de Rock it to the Moon et de The Power Out, les anglaises sont parfaitement à l’aise devant ce public de festivaliers pas forcément des plus évidents. Mais l’accueil fût plutôt bon, et ce sans qu’Electrelane soit obligé de jouer les titres les plus évidents tels que One a Parade ou la reprise de Brian Ferry More Than This à laquelle on avait eu le droit au Nouveau Casino. En 40 minutes à peine - quel dommage - elles se sont même permis de se lancer dans diverses expérimentations sonores et de terminer le concert de façon turbulente contrastant avec leur attitude plus que sereine tout au long du set.
Premier test réussi également pour la nouvelle bassiste, certes très discrète, Ros Murray qui donnait ce jour là son 1er concert depuis le départ Rachel Dalley. Alternant clavier et guitare, Verity Susman s’impose plus ou moins en leadeuse en assurant également le chant, même si tous les regards se tournent vers la guitariste Mia Clarke. Cette dernière fait effectivement preuve de beaucoup de grâce et d’élégance dans sa façon de jouer, où cette décence contraste avec l’énergie débordante de certains morceaux (I’m On fire ou Blue Straggler par exemple).
Electrelane nous a encore démontré avec sobriété toute la richesse de leur musique qui prend encore plus d’ampleur sur scène. Et même si les conditions n’étaient pas forcément réunis pour avoir un concert idéal, les anglaises ont aisément rempli leur contrat et séduit leur plublic. De bonne augure pour leur tournée américaine.

A peine le concert d’Electrelane terminé, qu’il faut s’en aller rejoindre la grande scène et réaliser que dans quelques minutes Sonic Youth fera son grand retour en France depuis 2002. Retour très attendu à en croire le défilé journalier de Tshirt à l’éfigie des New Yorkais, ou encore à en croire Electrelane nous confiant qu’elle allait devoir se dépécher après leur concert pour rejoindre la grande scène, ou encore à en voir Jack White trainant sur le côté de la scène durant une petite partie du concert. Les Sonic Youth font l’unaminité, et ce n’est pas ce soir qu’ils perdront toute crédibilité.
Le groupe arrive au complet sur scène, exceptée Kim Gordon se laissant quelques instants désirer avant d’arriver et d’entamer de façon enragée un Drunken Butterfly aussi suprenant – le titre date de 1993 – que renversant. Comme on pouvait l’imaginer le groupe allait surtout s’attarder sur des titres de Sonic Nurse récemment sortis. Mais Sonic Youth a également ravi les fans en ressortant des vieux titres comme Eric’s Trip avec un Lee Ranaldo toujours aussi déconcertant d’aisance que ce soit au chant ou en torturant sa guitare (voir les amplis).
Il ne faudra pas laisser prier Thruston Moore et ses compères pour se restreindre musicalement et épargner quelques passages bruitistes aux festivaliers venus en visiteurs. Ainsi sur Pattern Recognition, Sonic Youth suppliciera nos oreilles avec de nombreuses minutes de chaos sonores opportun. Et tout au long du - encore une fois - bien trop court temps qu’il leur sera accordé ce soir là, les Sonic Youth n’épargneront aucune occasion à ces débordements sonores parfaitement maîtrisés.
Véritable phénomène à lui tout seul, l’éternel teenager Thruston Moore tenait difficilement en place et nul sait ou celui si aurait terminé si il ne devait pas retourner sans cesse derrière son micro assurer la plupart des titres du dernier album. Agité, il passe son temps à sautiller, à marteler ses guitares contre les amplis ou contre tout ce qui peut lui passer sous la main, ou encore à terminer allongé à terre avec toujours une réponse sonore impressionnante.
Et quand entre les récents Stones, Unmade Bed ou encore New Hampshire tous extraits de Sonic Nurse, viennent se glisser 100% et surtout l’inespéré Teenage Riot on ne peut être que satisfait. Autre morceau inattendu pour terminer le concert, un Brother James et une Kim Gordon au chant « hystérique », littéralement transportée, se laissant frénétiquement bouger comme possédée par le tapage mené avec habileté par les quatres autres.
Sonic Youth, qui à eux seul valait le déplacement, est un groupe considérable, presque indescriptible. Sans aucun doute le meilleur moment de ce festival, la prestation des américains était une nouvelle fois démonstrative de leur virtuosité unique.

Les White Stripes qui doivent ensuite investir la grande scène on un avantage de poids. Alors qu’on pourrait croire que passer après Sonic Youth serait un excercice périlleux, Jack White et Meg White ont le soutien quasi hunanime de tout le public, conquis à leur cause avant même leur arrivée sur une scène qui bénéficie d’une tenue de soirée très réussie pour l’occasion. Il faut dire que groupe de Détroit, véritable tête d’affiche de ce jour, a avec lui un nombre suffisant de tubes pour séduire.
Un concert agréable, sans surprise. Un concert des White Stripes, comme tous les autres où chaque chanson s’enchaîne de façon plus ou moins distincte, parfois dans la confusion. Car il faut bien avouer que cela fait très expédié, très brouillon, à se demander si parfois ils ne jouent pas deux fois les mêmes, ou à essayer de s’y retrouver quand une reprise vient se glisser en plein milieu d’un morceau. Mais qu’importe, cette façon rapide sans temps mort semble parfaitement convenir à l’ensemble du public qui dansera et reprendra avec bon cœur les tires les plus connus comme Hotel Yorba ou l’insupportable Seven Army Nation.
Jack White est un spectacle à lui tout seul, pendant que Meg reste dicrètement derrière sa batterie, il occupe la scène à lui tout seul. Une présence et un charisme indéniable.
Sans forcer les White Stripes assurent leur statut de tête d’affiche avec un set très efficace et très plaisant mais dont pour une fois la durée était largement suffisante …
artistes
    DANIEL DARC
    FLOGGING MOLLY
    THE ROOTS
    SONIC YOUTH
    THE WHITE STRIPES
    THE CHEMICAL BROTHERS
    ELECTRELANE
    JOSS STONE
    BLANCHE
    WAX POETIC