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Rock en Seine

Paris, du 26 au 28 août 2016

Live-report rédigé par Fab le 2 septembre 2016

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Après une première journée menée tambour-battant, le festival Rock en Seine reprend ses droits en ce samedi 27 août sous un soleil de plomb. Comme attendu, le public est venu nombreux en ce jour, et ce dès les premiers concerts programmés.

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Les premières notes de la journées se font entendre sur la Grande Scène au son des guitares de Beach Slang. Si la scène semble peut-être un peu trop grande pour le quatuor dans un premier temps, c'est avec un aplomb certain que ces derniers parviennent progressivement à prendre possession des lieux. Leur musique n'est certes pas des plus originales, mais leur rock à forte connotation punk ne manque pas de s'accorder avec le soleil et l'atmosphère que s'applique à faire naître un public somme toute plutôt adolescent dans les premiers rangs de la fosse. Peu de déchets ou de coups d'éclat dans leur répertoire toutefois, rendant la prestation efficace mais peut-être un peu trop linéaire pour conserver l'attention des curieux sur la durée.

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Après une traversée intégrale du site, nous voilà sur la scène Pression Live face à l'une des formations les plus inattendues et inconnues de l'affiche de cette édition 2016 avec les italiens de JoyCut, ne serait-ce que de par sa nationalité ou une formule basée sur un batteur, un percussionniste ainsi qu'un claviériste. Il n'est alors que 16h15 et c'est sous un soleil resplendissant que le trio nous présente durant près de quarante-cinq minutes un univers dansant où la musique électronique, quoique teintée de shoegaze ponctuellement, est reine. Avec un sens du rythme évident, des compositions longues et ne manquant pas de nuances, la réussite est au rendez-vous même lorsque les sonorités Eurodance se font plus présentes. Tous trois installés à l'avant de la scène, remerciant régulièrement le public de son soutien et sa présence, JoyCut ont ainsi proposé l'une des prestations les plus réjouissantes de la journée, si ce n'est du week-end.

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Vient alors l'heure des retrouvailles avec Wolfmother sur la Grande Scène. Après quelques remaniements et moments difficiles, le seul Andrew Stockdale, guitariste et chanteur, demeure désormais aux commandes d'un trio dont la complémentarité et l'efficacité est intacte à la vue du concert proposé ce jour. Toujours encrés dans la même veine psychédélique qu'à leurs débuts, avec des influences allant de Led Zeppelin aux Who omniprésentes, les australiens se rappellent au bon souvenir d'un public les ayant rapidement adoptés à leurs débuts. A grands coups de riffs incisifs, de solos rondement menés et de poses de guitar hero, les trois compères font remuer le public nombreux face eux sans sourciller. Si la variété de leur répertoire n'est guère de mise, on préfère retenir l'assurance avec lequel les titres se déroulent les uns à la suite des autres et le plaisir partagé tant par la formation que le public.

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Après que les Casseurs Flowteurs amassent sur la Scène de la Cascade un très large public étonnant friand de leur hip-hop, les amateurs de métal se retrouvent quant à eux par la suite sur la Grande Scène pour l'événement que constitue la venue de Bring Me The Horizon, quelques mois après une date à guichets fermés au Zénith de Paris. Si ces derniers rencontrent ces dernières années un succès exponentiel tant au Royaume-Uni qu'en Europe, et que les nombreux fans présents aujourd'hui répondent au doigt et à l'oeil aux invectives du leader tatoué Oliver Sykes, il semble difficile aujourd'hui de trouver un quelconque intérêt au spectacle se déroulant devant nos yeux. Un son exécrable, des chansons manquant cruellement de variété ou d'inspiration, et l'utilisation de ficelles grossières pour jouer avec le public s'ajoutent à un Gloubi-boulga sonore parfaitement indigeste. Un concert qui, comme le groupe dans quelques années, n'encombrera guère la mémoire collective.

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De retour sur la Scène de la Cascade, une forte affluence attend de pied ferme le concert de La Femme dont le nouvel album Mystère est attendu quelques jours plus tard. Tentant de cacher un manque certain de charisme derrière des artifices vestimentaires d'un goût douteux, les jeunes français font, une fois encore, preuve d'autant de mauvais goût dans le choix de leurs titres et des paroles d'un très faible niveau, semblant parfois parodier le pire - ou le meilleur - des années 80 du point de vue instrumental et de leurs textes. De manière presque incompréhensible, la frange la plus jeune du public semble oublier la médiocrité du spectacle proposé pour laisser exprimer son besoin de se défouler en musique. Les curieux, quant à eux, tentent tant bien que mal de garder leur sérieux à l'écoute de ce que beaucoup auraient préféré voir rester au niveau d'un simple blague de potache ayant mal tourné.

Sur la Scène de l'Industrie, les amateurs de rock passéiste se sont quant à eux réunis pour assister au concert de L7, de retour depuis 2014 après une pause s'étant étalée sur plus d'une décennie. Menées par leurs deux membres fondatrices Donita Sparks et Suzi Gardner, respectivement au chant et à la guitare, les quatre américaines livrent une prestation punk somme toute plutôt sage, le poids des années n'étant sans doute pas étranger à ce ressenti. Le quatuor ne ménage pas ses efforts mais leur concert un peu daté manque cruellement de fraîcheur et de spontanéité pour réellement séduire et ne pas dégager un désagréable sentiment de réchauffé.

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Il est désormais 21h45 et l'heure est alors venue d'assister au concert que l'on pourra considérer comme le temps fort des trois journées de cette édition 2016 de Rock en Seine : Sigur Rós. Désireux de se renouveler et proposer une expérience différente au public, les Islandais avaient créé la surprise il y a quelques mois en énonçant leur volonté de se produire désormais en trio sur scène après avoir été accompagné par de nombreux musiciens, choristes ou quatuors à cordes ces dernières années. Un retour à une certaine simplicité s'accompagnant d'une mise en scène a contrario plus élaborée que jamais, et qui plus est sublime : outre un écran géant placé à l'arrière de la scène, le groupe débute son concert dans une impressionnante structure métallique à l'avant de laquelle un rideau masque les musiciens. Ce n'est qu'au bout de deux titres que ces derniers quittent leur cage pour se présenter au premier plan et poursuivre leur concert.
Le tour de force de Sigur Rós est sans doute de parvenir à proposer des interprétations toujours aussi riches et prenantes, avec des envolées parfaitement maîtrisées et portées qui plus est par la voix de Jón Þór Birgisson toujours au firmament. Les effets visuels, illuminations ou projections tutoient le sublime, et les Glósóli, Starálfur ou Kveikur sont autant de spectacles tant pour les yeux que pour les oreilles. Plus qu'un simple concert, la prestation du trio est ce soir durant près de 1h15 une véritable expérience que peu d'artistes sont à l'heure actuelles capables d'égaler.

Pour beaucoup, la journée s'achève alors avec Massive Attack sur la Grande Scène. L'occasion de voir le groupe mené par 3D y interpréter majoritairement les classiques de son répertoire et quelques nouveautés, mais aussi d'assister aux retrouvailles attendues avec un certain Tricky. Un concert maîtrisé, politisé comme toujours, mais sans doute un peu froid pour conclure une journée somme toute très inégale.
artistes
    Undercover
    Kaviar Special
    Beach Slang
    The Underachievers
    JoyCut
    Wolfmother
    O
    Casseurs Flowters
    Beau
    Tim Dup
    Bring Me The Horizon
    Grand Blanc
    Papooz
    La Femme
    Nusky & Vaati
    Nicola Ratti
    Edward Sharpe And The Magnetic Zeros
    L7
    Sigur Rós
    The Temper Trap
    The Psychotic Monks
    Massive Attack
    Naive New Beaters
    Half Moon Run
photos du festival