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Festival Art Rock

Saint-Brieuc, du 29 au 31 mai 2009

Live-report rédigé par François Freundlich le 2 juin 2009

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dimanche 31
Pour cette dernière journée de festival, c'est Maxïmo Park qui ouvre les hostilités sur la place Poulain-Corbion.

Le ton est de suite donné par le tonitruant Paul Smith qui, arrivé en bondissant sur Graffiti, est bien décidé à ajouter de la chaleur à celle ambiante. La bonne humeur du groupe fait plaisir à voir, le chanteur nous gratifiant de ses mimiques de visages et autres poses Elvisiennes. Les nappes de synthé posées sur des riffs accrocheurs secouent le public et le show est à la hauteur de nos espérances : dynamique et frais. Les nouvelles chansons encouragent fortement à écouter leur album Quicken The Heart car il contient plusieurs tubes de la veine de Apply some Pressure, un des grands moments du set. Rien n'arrête Paul, pas même quelques problèmes de micro. Du grand Maxïmo Park, le groupe indispensable pour enflammer un festival.

Dire que toute cette belle ambiance s'apprête à être gâchée. C'est Anaïs qui a la lourde tâche de continuer la soirée. On sent la demoiselle un peu angoissée de se produire devant un public en mode « pause bière ». La platitude du son et la mièvrerie des paroles ne vont rien arranger. La chorale féminine du public s'ajoute au ridicule de la situation pendant que je m'éclipse vers d'autres horizons.
En effet, un concert de Chad VanGaalen est prévu au même moment au Petit Théâtre où obtenir une place n'est pas simple en raison de l'affluence. J'arrive finalement à entrer dans ce lieu magnifique et me remémore le fabuleux concert qu'avait proposé Tunng l'an dernier. Présenté comme un artiste folk, le canadien va pourtant livrer un set plutôt électrique. Avec son air débonnaire, sa guitare Steinberger de laquelle pend une longue corde en natte et son harmonica, il y a de quoi s'interroger sur le personnage. Accompagné d'une clavieriste, d'un bassiste et d'un batteur, nous avons là une vraie formation rock même si les influences penchent du coté du blues ou de Neil Young. Sa voix fragile et cristalline et ses textes touchants tranchent avec des moments d'énervement sur sa guitare électrique. Il saura prendre aux tripes et impressionner un public qui ne s'attendait sûrement pas à une telle prestation. Certaines chansons sont de vrais petits bijoux rappelant parfois Damien Rice. Le timide Chad s'excuse d'être arrivé il y a peu de Calgary en n'ayant pratiquement pas dormi, ce qui ne s'est pas du tout ressenti. Le Canada nous propose encore un artiste de talent qui a su être digne de ce lieu si particulier.

Retournons sous le chapiteau de la place qui se prépare à se réveiller au son des Ting Tings, dont la tournée générale des festivals passe ce soir par Saint-Brieuc. Le groupe de rock le plus matraqué sur les radios ces derniers temps a fait des émules puisque le public connaît par coeur une bonne partie des chansons. Le duo entame frénétiquement son show sur We Walk et on se rend compte que le groupe est devenu une vraie usine à tubes depuis son passage plus anonyme aux Transmusicales 2007. Le problème est que l'on a toujours l'impression d'entendre la même boite à rythme, ce qui devient lassant après quelques chansons. Mais qu'importe, de Great DJ à Shut Up And Let Me Go, les pieds continuent de décoller du sol. On peut dire que Katie White sait y faire pour haranguer la foule. Au final on obtient une bonne mise en bouche pour ce qui va suivre.

Les anglais de Bloc Party sont ensuite invités à clôturer le festival sur la place. En très grande forme, le groupe envoie ses riffs et beats les plus efficaces. Ce qui ressort tout de suite, c'est la cohérence au sein du groupe ainsi que la grande qualité de chaque musicien. Russel Lissack est impressionnant de maîtrise et la voix de Kele Okereke prend toute sa dimension en concert. Les basses font trembler le chapiteau tandis que Bloc Party propose ses tubes, de The Prayer à Banquet qui retourne littéralement le chapiteau. Les quatre tiennent la scène d'une main de maître et avec une très grande classe. Une superbe version de This Modern Love calme les esprits avant que le groupe ne propose une « second part of the show » qui est supposé nous faire danser jusqu'à plus soif (ou l'inverse). Cela ne manque pas et c'est dans une ambiance d'hystérie que se termine le show devant un public qui en redemande.

Une très belle journée si on aime se trémousser, merci Art Rock et à l'an prochain.
artistes
    Maxïmo Park
    Anaïs
    Chad VanGaalen
    The Ting Tings
    Bloc Party