Furia Sound Festival

Malgré une concurrence très lourde en ce premier week end de juillet (Eurockeennes, Werchter, Main Square Festival...), nous avons fait le choix de nous rendre à Cergy, motivés par une journée du dimanche très attrayante. Malheureusement pour nous, sur le papier, le samedi ne présente à priori que peu de groupes très intéressants, The Go! Team mis à part.

 

 

Après une entrée sur le site qui se révèle des plus laborieuses, avec une longue attente au retrait des bracelets, un premier constat s’impose : cette programmation, pourtant sauvée par une météo très agréable, n’a pas su ramener beaucoup de monde. En effet, malgré le rétrécissement du site par rapport aux années précédentes, celui-ci sonne relativement creux.
Après avoir écouté de loin la pop/électro très fade des Housse de Racket, notre premier choix de la journée se porte sur Anis, qui démarre de manière plutôt chaleureuse la journée, avec sa chanson teintée de blues et son jeu de scène assez rock. Malheureusement, le natif de Cergy, heureux d’être présent sur la grande scène du festival de sa ville, ne brille pas forcément par l’originalité de ses compositions qui tournent assez vite en rond.
Nous décidons ensuite de nous rapprocher de la scène 2 pour admirer de plus près l’une des sensations pop de l’année, Gabriella Cilmi. La jolie australienne âgée de seulement 17 ans, maitrise plutôt bien le live et son show est plutôt agréable, porté par son single Sweet About Me. Le principal problème vient de sa voix, qui n’est qu’un ersatz de plus des dizaines de chanteuses pop/soul du moment.

 

 

Petit passage sous le chapiteau pour l’une des premières curiosités de la journée : Still Flyin. Malgré une attitude joyeuse, et une énergie positive, le rock électro-dub des américains est un peu trop brouillon pour réellement nous emporter et créer une ambiance de fête pourtant promise par les organisateurs du furia. Le chanteur aux lunettes roses et au look kitch années 80 fait de son mieux, mais malheureusement le public ne semble pas adhérer à leur son. Nous en profitons donc pour faire un détour par la grande scène et apercevoir le phénomène du slam Français Grand Corps Malade. Le pseudo chanteur mets tellement de dynamisme dans son jeu de scène, et les mélodies sont tellement absentes, que nous n’arrivons pas à distinguer les chansons des intermèdes. Après cinq minutes sans intérêt, je ne comprends donc toujours pas pourquoi ce mouvement arrive à être considéré comme de la musique.

 

 

Après déjà plus de trois heures passées sur le site, et aucun concert notable jusqu’à présent, nous nous accordons une pause méritée avant d’attaquer le Triptyque pour lequel nous sommes venus : Secret Chiefs 3, The Go! Team et Zone Libre. Avant cela, passage devant la scène 2 pour entendre la sympathique Pascale Picard qui réveille légèrement les festivaliers, endormis jusqu’à présent.
Changement d’ambiance sous le chapiteau avec les mystérieux Secret Chiefs 3, groupe américain fondé par Trey Spruance, partenaire de Mike Patton au sein de Mister Bungle. Premier groupe véritablement attendu de la journée et première énorme claque ! Dés leur entrée sur scène, déguisés en robe de moines sur une reprise du thème de Halloween, nous sommes transportés dans un univers malsain mais terriblement envoutant. Le leader barbu se mets en avant et attire tout de suite nos regards. Ils enchainent ensuite un titre digne d’Ennio Morricone, qui a pour résultat de réveiller enfin le public. Même si cette musique n’est pas à la portée de toutes les oreilles, c’est la première fois de la journée que les spectateurs semblent globalement prendre du plaisir à être présents. Après trois premiers titres plutôt sombres, l’ensemble prendre une tournure plus orientale, avec l’apport de violons et autres instruments plus obscures (Cithare électrique ?).
Le groupe possède une vraie capacité pour alterner les ambiances sombres voir malsaines, avec des sonorités plus dansantes. La sauce semble prendre sous le chapiteau, et j’ai déjà hâte de pouvoir les revoir un jour dans une salle plus adaptée et pour un show plus long que les cinquante minutes intenses qu’ils nous ont offertes ce soir.

 

 

Dur après ce grand moment d’adhérer à la chanson d'Arthur H devant lequel nous n’arrivons pas à rester plus de quelques minutes et préférons faire la queue pour nous nourrir. Nous pouvons à nouveau remarquer qu’il n’y a aucune ambiance de festival ce soir là et que la décoration du site est des plus sommaires.
Retour sous un chapiteau très vide pour assister à l’une des curiosités de la journée, Zone Libre, avec Serge Teyssot-Gay de Noir Désir à la guitare et Casey et Hame de « La Rumeur » au chant. Leur mélange hip-hop/rock est plutôt efficace et punchy en live et la chanteuse donne une vraie énergie à l’ensemble. La rythmique est assez simple, mais le tout est sauvé par un jeu de scène très dynamique.

 

 

Nous abrégeons le concert afin de ne rien manquer de The Go! Team, même si le public semble préférer s’attarder sur la fin du concert de Steel Pulse. Ceci nous permet d’être particulièrement bien placés pour assister à l’entrée sur scène des anglais. Et là, dés les premières secondes de The Power Is On, une vraie énergie s’abat sur le Furia. La Chanteuse « Ninja »  est déchainée et se lance dans une chorégraphie digne d’une séance d’aérobic. L’ambiance retombe légèrement sur Wraths of Marcie et ses chœurs hypnotiques, malheureusement gâchés par un son un peu trop brouillon.
Heureusement, le tout s’améliore sur Grip Like A Vice, et surtout sur le joyeux Bottle Rocket. La multi-instrumentiste Kaori Tsuchida semble heureuse d’être là, tout comme les guitaristes qui sautent dans tous les sens. Sur scène, le groupe prends toute sa dimension et adopte une attitude très positive et surtout communicative avec le public. Celui-ci le rend bien au groupe en se lâchant de plus en plus, notamment sur leur tube Lady Flash. Le concert défile à toute vitesse et nous semble avoir duré dix minutes. Le set déjà terminé, il est temps pour nous de quitter le site, car le dimanche, un gros programme nous attends, avec notamment la présence de Mogwai et Isis.

Globalement, cette première journée ne restera pas dans les annales, mais nous aura au moins permis d’assister à deux grands moments : Secrets Chiefs 3 et The Go! Team.