This Tawdry Affair
Rodeo Massacre

En ce vendredi, et malgré la concurrence ce soir là à Paris (Eagles of Death Metal, Mono..), nous décidons de profiter des dernières semaines d’existence de la Flèche d'Or afin de vérifier sur scène tout le bien que l’on peut actuellement entendre à propos de Rodeo Massacre.

Deux groupes français ouvrent la soirée. Tout d'abord Gregoire 4, qui trouve le temps, et ce en moins de 20 minutes, de nous agacer au plus haut point. Une musique rock proche des Forbans, accompagnée d'une voix à la Dutronc distillant des paroles dignes d'un collégien, nous rappellent pourquoi nous n'arrivons pas à adhérer au rock francais actuel : un côté kitsch pas totalement assumé, une pauvreté technique et des paroles proches de celles d'un élève de 4ème.
Passée cette première faute de goût, les quatre jeunes frenchies de The Last Rapes of Mr Teach déboulent sur scène, visiblement heureux d'être là. Ils n'ont pas réinventés le rock mais permettent enfin à la soirée de décoller. L'amateurisme est encore trop présent pour adhérer totalement à leur son, mais leur pêche et leur dynamisme compensent légèrement ces défauts. Leurs intros « western » entrainantes, et la rythmique plutôt pêchue sont malheureusement gâchées par un chant et par des chœurs très dispensables.

Heureusement, la prestation de This Tawdry Affair est d'une qualité et d'un professionnalisme nettement supérieurs. Si les quatre anglais manquent encore de cohésion, et si leur présence scénique laisse parfois à désirer, la qualité de leurs compositions est indéniable. Leurs ambiances gothiques portées par la claviériste Linda Rogberg (qui fête ce soir là ses 20 ans) se marient parfaitement à la voix puissante et sombre de Tahnee Kaya, la charmante bassiste-chanteuse. Leurs morceaux sont littéralement transportés par les accords aériens du guitariste au look androgyne, Jordan Cunnigham, qui prouve également par instant ses talents au chant. Tout au long des trente trop courtes minutes de leur show, on se laisse transporter et hypnotiser par leur son proche par moments de Blonde Redhead ou The Organ. Il y a fort à parier que nous entendrons rapidement reparler de ce quatuor plus que prometteur, qui aura su nous emmener dans son univers.

Changement d'ambiance avec l'entrée sur scène de Rodeo Massacre et leur rock'n'roll plus classique mais diablement efficace.
Avec leur look très kitch faisant référence aux années 60 (paillettes, chapeaux de cowboy...), les londoniens n'ont pas l'intention de réinventer la musique mais utilisent parfaitement tous les poncifs du genre. Si les compositions ne sont pas révolutionnaires, le groupe mise beaucoup sur le charisme d'Izzy Lindqwister qui sait capter l'attention de l'audience présente. Les morceaux s'enchaînent à une vitesse folle, à tel point que l'on ne s'ennuie pas une seconde. Le seul souci est que les titres défilent sans que l'on ne réussisse réellement à en ressortir un plus qu'un autre. Seul Same Old Tree sort du lot avec son rythme groovy et son refrain accrocheur. L'ambiance est plutôt chaleureuse et dansante, le tout emmené par la dynamique Izzy. Son « Franglais » si charmant et ses danses sensuelles ne font qu'amplifier son capital sympathie auprès du public. Le rythme très rapide et électrique, ainsi que les ambiances dignes de Sergio Léone maintiennent une intensité de chaque instant. L'ensemble est plus qu'agréable, mais il manque toujours ce petit plus qui empêche au groupe de devenir inoubliable. La plupart des chansons reposent trop sur la voix de la chanteuse et le reste est malheureusement trop linéaire pour enflammer le public.

Au final, la Flèche d'Or a une nouvelle fois réuni quatre groupes très contrastés. Même si tous ne sont pas inoubliables, nous ne pouvons que regretter le fermeture programmée de cette salle. En effet, c'est un des derniers lieux de la capitale capable de nous faire découvrir, et à faible coût, de vraies perles telles que This Tawdry Affair.