MPHO

En ce froid lundi de novembre, le Point Ephémère accueillait le Festival des Inrockuptibles avec, à l’affiche, l’électro rock de MPHO et Miike Snow.

C’est MPHO, véritable tornade venue de South London, qui ouvre le bal à 20h30. S’en suit un set d’une demi-heure à l’énergie communicative. Peps et bonne humeur sont en effet de la partie et enflamment la salle. Ses talons aiguilles n’empêcheront pas l’anglaise de danser et sauter dans tous les sens, au rythme d’une musique tour à tour indie, pop et électro, flirtant même avec le R’n’ B (See Me Now, Box N Locks).
Le temps d’une chanson, MPHO prouve qu’elle est capable de changer de registre en reprenant Running Up That Hill de Kate Bush. Moment intense emprunt de douceur, pour cette reprise parfaitement réussie, avant de terminer le concert avec deux titres plus funky. La jeune Anglaise ne manque pas de rappeler que c’est la première fois qu’elle se trouve à Paris, et qu’elle en est extrêmement heureuse. En témoigne la chanson Fix Ya Face pendant laquelle elle fait épeler au public les lettres S-M-I-L-E, jusqu’à en avoir le souffle coupé. C’est toujours tout sourire et sautillant sur ses talons aiguille, que MPHO nous quitte, sous les hurlements des spectateurs réchauffés par l’ambiance endiablée qu’elle a su créer.

A 21h45, c’est au tour du groupe suédois Miike Snow d’entrer en scène, masqué, devant une salle pleine à craquer. Le show commence avec le très aérien Burial, sans qu’un mot à l’égard du public ne soit prononcé part le groupe. Les masques tombent avant que le chanteur / guitariste / claviériste Andrew Wyatt n’attaque Silvia, assis au piano. Sur cette chanson, le côté très électro présent sur l’album disparaîtra, au profit de la douceur du piano et de la voix profonde et veloutée d’Andrew.
Il faut attendre la moitié du concert avant que le leader du groupe ne remercie le public d’être venu, celui-ci s’excusant de ne parler qu’un français assez médiocre. Il propose même aux fans de lui apprendre la langue, afin qu’il soit prêt pour les prochaines dates françaises. Maintenant que la communication a été établie, les choses sérieuses vont pouvoir commencer. En effet, les premières notes d’Animal retentissent à peine que le public sautille et s’agite déjà, prêt à reprendre le refrain en cœur.
Le groupe semble prendre un malin plaisir à vouloir déstabiliser les spectateurs, enchaînant titres électro rock énergiques et chansons planantes et aériennes, incitant tour à tour à danser, puis savourer la musique en se laissant bercer. En témoigne la reprise d’Air, Kelly Watch The Stars, suivie de Sans soleil, toutes en douceur et légèreté. Malgré les nombreuses protestations, il n’y aura pas de rappel, et c’est In search Of qui termine donc le concert, laissant le public sur un sentiment d’inachevé.

Fin de soirée un peu abrupte, donc, mais l’ensemble des deux prestations aura été à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre du festival. Le Point Ephémère aura vibré pendant plus de deux heures, et c’est bien là l’essentiel.