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The Pretty Things

Paris, Bus Palladium - 4 novembre 2010

Live-report par Amandine

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Souvent inconnus du grand public mais érigés au rang de groupe mythique par les connaisseurs, les Pretty Things donnaient ce soir un set au non moins légendaire Bus Palladium qui a de par le passé déjà vu défiler les plus grands.

La carrière des Pretty Things est à l'origine intimement liée à celle des Rolling Stones puisque Dick Taylor, bassiste du groupe, officiait initialement avec Mick Jagger; il les quitte en 1962 et rejoint son ami Phil May (chant) pour former un groupe de blues. Reste alors à recruter un batteur et un bassiste, d'emprunter le titre d'une chanson du grand bluesman Bo Diddley et les Pretty Things sont nés. Ils sont rapidement réputés comme étant des enragés du rhythm'n'blues, préférant écumer les pubs plutôt que les grandes salles. Ce sont les Stones en plus rebelles, en plus bruts.
Néanmoins, leur musique subira de grands changements et une évolution notable à la fin des années 60s: ils écrivent S.F. Sorrow, considéré comme le premier opéra rock de l'histoire. Leurs compositions se font plus psychédéliques. Les professionnels ne s'y trompent pas: en 1973, David Bowie, sur son album Pin-Ups, reprendra deux titres du groupe (dont il avoue être fan) Rosalyn et Don't Bring Me Down. Led Zeppelin les signeront quant à eux sur leur propre label.

Depuis, les Pretty Things oscillent entre rhythm'n'blues et rock psychédélique, ce qui nous sera confirmé ce soir. Aux alentours de 21h, la foule se presse devant la scène : les vieux passionnés sont accompagnés des jeunes venus pour leur intronisation. Phil May et ses musiciens débarquent en costard-cravate et entonnent Can't Bring Be Down. La voix de Phil a considérablement changé depuis la sortie du titre en 1964; le vieux briscard semble avoir avalé des litres de scotch dans un vieux pub miteux. Peu importe, le talent est toujours présent et pas besoin d'en faire des tonnes pour que l'ambiance décolle. Leur rock racé côtoie les tréfonds du blues; il n'y a pas de fioritures, leur musique se joue avec les tripes à coups de solos de guitare ou d'harmonica.
On retrouve l'authenticité dans la simplicité de certains titres comme Baron Saturday. Nous aurons même le droit à une petite séance acoustique durant laquelle flotte l'ombre de Screaming Jay Hawkins. Les Pretty Things piochent dans le panel varié de leur discographie pour prouver à l'auditoire qu'ils ne se sont jamais enfermés dans un style défini; leur version de Come On Momma ressemble aujourd'hui étrangement à l'introduction à la guitare de Panic In Detroit de Bowie (quand on sait que ce dernier dit s'être inspiré de Bo Diddley, on comprend mieux) tandis que des titres comme £SD ou Come See Me se rapprochent plus de groupes comme The Sonics, dans un style garage 60's; après une heure et demie, cerise sur le gâteau avec l'entame de Rosalyn.

Le Bus Palladium nous aura permis ce soir de démontrer une fois de plus que la fougue n'a pas d'âge. Les Pretty Things auront donné toute leur énergie et leur rage dans un set endiablé et inoubliable.
setlist
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