Portasound

On ne les connaît pas encore, mais on peut d’emblée faire un constat : les jeunots de Portasound doivent être cocaïnomanes.

Ils sont accrocs aux arrangements, aux associations d’idées et à la déflagration. D'accord, quand on vous dit qu’on ne les connaît pas, on vous ment un peu. On les a déjà aperçus plusieurs fois en première partie de Metronomy, The XX, Three Trapped Tigers et Friendly Fires. Avec tout ça, si la hype ne s’empare pas d’eux, c’est qu’on ne comprend plus rien à rien. Pourtant, à l’écoute de The Second Renaissance, premier EP bric-à-brac où le pire côtoie le meilleur, pas de quoi faire les malins. Selon les morceaux, il n’y a pas toujours grand-chose là-dessous.

Inspirée par les légendes populaires et le cinéma, leur ambition, pour le moins immense, était de créer, grâce à des rythmes déglingués, une bande-son capable d’accompagner leur passion. Ainsi, les quatre titres de The Second Renaissance, renferment l’histoire d’un grand cataclysme : une bataille entre les forces de la lumière et de l’obscurité dont la seule issue semble être l’acte de rébellion du héros. Même l’artwork, intelligente et créative, confectionnée par Robert Evans se présente sous forme de quatre hiéroglyphes correspondant chacun à un titre de l’EP et commente visuellement le récit.

Peut-on s’extasier devant leur folie romanesque mais pas devant la globalité des textures sonores ? Le constat est à nuancer. Car au-delà des vertus de The Second Renaissance, l’EP que Portasound voulait construire bat de l’aile. On aime le fait que les guitares bavent sur les synthés et qu’une basse imperturbable jonche chaque morceau, mais toutes ces intentions, façon grandeur et décadence, finissent par être étouffantes. The Second Renaissance, c’est une idée à la seconde, et c’est assez pesant. La musique de demain se cherche encore.