Chronique Album
Date de sortie : 24.11.2008
Label : One Little Indian
Rédigé par
Anne-Laure, le 10 décembre 2008
Voici venu le troisième opus de The Fireman, (side project à l’initiative de Paul McCartney and Martin "Youth" Glover): Electric Arguments. Comme pour les deux précédents albums, celui est signé par le petit label One Little Indian, et non pas par la grosse maison de production de notre ancien Beatles. En revanche, contrairement à Strawberries Oceans Ships forest et Rushes, sortis respectivement en 1993 et 1998 dans la discrétion, ce disque attire plus l’attention et l’oreille puisque cette fois-ci les morceaux ne sont plus seulement instrumentaux.
Tout en conservant l’envie d’un projet expérimental mêlant beats électroniques et ambiances harmoniques, Paul McCartney s’est remis à l’écriture et nous prouve qu’il peut toujours donner de la voix, comme autrefois. En témoigne le blues rocailleux de l’excellente Nothing Too Much Just Out Of Sight qui ouvre cet album de façon magistrale. L’exploration du laboratoire musical de Youth et Macca se poursuit, de façon plus bucolique avec l’étrange Two Magpie, sans aucun lien avec le titre précédent, petite ballade sympathique aux allures jazzy. L’enchainement avec Sing The Changes laisse un brin perplexe tant on croirait un titre échappé d’un autre album mais pas de McCartney cette fois... Or, le schéma se répète à plusieurs reprises à la lecture de ce nouvel opus : chaque titre possède son style propre, du blues rageur de Nothing Too Much Just Out Of Sight citée plus haut, aux ambiances psychédéliques de l’excellente Don’t Stop Running, en passant par l’électro facile de Lovers In A Dream.
Ainsi, l’ensemble d’Electrics Arguments se distille de façon assez déroutante, entre mélodies percutantes et autres mélopées lyriques, qui laissent parfois un peu sur leur fin (Travelling light, ou encore une « parodie » de Titanic avec cet Is This Love emphatique). La coopération prolifique de Youth et la maitrise limpide de McCartney, est traduite ici en treize titres, enregistrés en 24 heures chacun. De quoi garantir un son sans fioriture, brut, totalement spontané. On imagine très bien le plaisir qu’ont pu prendre nos deux compères, jusqu’à la réalisation de la pochette, retranscrite dans le livret, qui laisse libre court à leur créativité respective, entre dessins sobrement noirs et palettes de couleurs vives.
Un album récréatif, sorte d’expérience sonore mêlant de façon plus ou moins adroite un condensé d’audace, d’humour et de création. La chanson cachée ravira les plus curieux et clôt cet album par un ultime voyage astral ou mystique, c’est selon...