Bat For Lashes

Après un Fur And Gold vaporeux et enchanteur, unanimement salué par la critique, Bat For Lashes revient avec un second album mystique au doux charme électro qui confirme son statut d'icône remarquable.

Two Suns est l'histoire d'une dualité. D'un côté, Natasha Khan et de l'autre, Pearl, son double, un ange blond, toutes deux dans une lutte permanente pour la survie. Avec ce disque enregistré dans différents coins de la planète diamétralement opposés tels que New York, Londres, ou le désert californien, Bat For Lashes, cultive là aussi l'art de l'ambivalence, une facilité déconcertante à rendre des beats électro et les lignes de basses de Yeasayer (qu'on retrouve notamment sur le single Daniel) émouvants et nostalgiques. Introspections et réflexions sur le monde, ponctuent ce véritable concept album clôturé fatalement par la mort d'un des deux personnages...

Souvent comparée à Björk, Natasha Khan emprunte davantage à My Brightest Diamond, lorsque sa voix prend en duel une guitare sèche (Sleep Alone) ou quelques accords de piano (Siren Song). Certes, l'âme de l'islandaise semble à certains moments planer, notamment au-dessus les orgues de Good Love ou les rythmiques chamaniques de Two Planets. Mais la véritable surprise est le tournant plus électronique, voire même dansant que prend ce Two Suns, sur Daniel, hymne aux amours adolescents et Pearl's Dream évoquant le style de Roisin Murphy.

Achevé sur The Big Sleep en duo avec Scott Walker, l'album ne semble mériter qu'une chose : une centaine de réécoutes afin d'en découvrir toutes les facettes et rouages ; un intérêt plus marqué que pour n'importe quel autre album, car celui-là, semble venir d'une autre planète.