Girls Names

Shoegaze, C86, Twee et Sound Of Young Scotland, ces mouvements qui ont contribué à renouveler le genre rock au milieu des eighties, sont de retours. Plus ou moins directement issus des milieux punks et en particulier de sa culture DIY, ils fonctionnaient à partir de réseaux de fanzines, petites salles, compilations cassettes ou vinyles à tirage limités. En 2010, l'histoire n'a pas tellement changée, après plusieurs années de super productions indie, le rock britannique comme son homologue américain a largement amorcé un virage underground. Girls Names sont les figures du mouvement à Belfast, et l'on retrouve d'ailleurs derrière les futs Neil Brogan, fondateur d'un label consacré aux cassettes (Cass/Flick).

Ce mini album plutôt fabuleux, d'une durée totale excédant à peine les quinze minutes, agite les sens à chaque minute et ne souffre d'aucun temps mort. Cette musique est incroyablement spontanée avec son chant vague et distant (Graveyard), ses guitares urgentes (If I...) et rythmiques surf impulsives (Blood River). Mais par dessus tout, ce que l'on voit, nues, dépouillées d'effets de production, ce sont des chansons sublimes, à la fois sombres, rêveuses, abstraites et fiévreuses dont le point d'orgue est certainement Don't Let Me In, synthèse idéale du groupe. Rien de surprenant ainsi que ce morceau soit aussi la base d'un EP pour le très en vogue label de Brooklyn : Captured Tracks.

Ce n'est peut être qu'un mini album, mais il fait preuve d'une incroyable densité. Autant de chansons de qualité réunies en si peu d'espace, c'est quasiment un record. Girls Names sont vraiment l'une des plus belles découvertes de l'année. Notez par ailleurs que le disque a été sorti en édition limitée à 200 exemplaires, alors dépêchez-vous !