En pleine tournée pour la sortie de leur troisième album
Arms Around A Vision, paru début octobre, Girls Names reviennent pour la seconde fois sur Paname en l’espace de trois mois. Après une prestation remarquée au Badaboum en première partie d’Alden Penner et Michael Cera, c’est cette fois en tête d’affiche que le quatuor irlandais se produit à La Machine du Moulin Rouge, cadre idéal pour leur musique sombre et baroque.
Essentiellement centré sur
Arms Around A Vision, le show débute sur l’entraînante
Desire Oscillations avant d’enchaîner sur
Malaga où la voix de Cathal Cully prend toute son ampleur. La basse omniprésente de Claire Miskimmin déballe ses accords hypnotiques tout au long du set sans jamais faiblir.

Cully, d’une prestance folle, entame ensuite l’électrisant
Dysmorphia sur lequel les guitares et la batterie s’emballent. En une dizaine de minutes, la formation post-rock aura joué parmi ses morceaux les plus courts, avant d’entamer une des rares compositions de
The New Life interprétées ce vendredi soir, à savoir
Hypnotic Regression. Entre les arrangements inspirés bien retranscrits sur scène et le refrain dévastateur porté par la voix grave et caverneuse du frontman, difficile de résister. Et cela ne fait que commencer, le show montant crescendo sur plus d’une heure d’une intensité rare.
Chrome Rose, une des plages les plus dark et ambitieuses de Girls Names, montre alors le bout de ses accords, les instruments se dévoilant progressivement avant d’aboutir à un capharnaüm des plus maîtrisés et un refrain salvateur qui fait frissonner tant la voix fait vibrer la petite salle bondée de La Machine.
Arms Around A vision est toujours à l’honneur avec plus loin le trop court
Reticence, incendiaire en live de par son intro et son outro instrumentaux ravageurs, le noisy
Take Out The Hand dont le sublime final termine sur une note sombre mais entraînante, ou encore
Exploit Me, titre le plus explosif du troisième disque qui, visiblement dû à un problème technique concernant le clavier, rend le refrain quelque peu brouillon – mais qui fait tout de même son effet pour qui le connaît !
Le groupe de Belfast clôt son set sur les plages de fin de ses deux derniers albums, respectivement
I Was You et
The New Life. Après une première moitié posée et ténébreuse, les instruments s’emballent pour une interprétation du morceau plus puissante sur scène tout en restant maîtrisée de bout en bout.
Il en va de même pour le somptueux
The New Life qui conclut durant cinq minutes d’une instrumentation carrée magnétique sur laquelle on ne peut s’empêcher de se déhancher. Les lignes de basse ensorceleuses de Girls Names resteront d’ailleurs en tête toute la soirée, bien après la fin du concert, certifiant de tout le talent que l'on porte à un groupe qui sait se démarquer de ses influences pour offrir une musique et une performance ce soir-là qui resteront longtemps dans les mémoires.