The Kills

The Kills n'ont rien d'original. Ils font ce que PJ Harvey faisait très bien il y a plus de dix ans. Et pourtant ils viennent de réussir un des meilleurs albums de ces dernières années. No Wow reprend là où Keep On Your Mean Side s'était arrêté. Toujours les mêmes riffs aiguisés de guitares, les boîtes à rythme minimalistes et bien entendu, les voix de VV et Hotel, qui sentent la cigarette jusque dans les enceintes.

Même si l'album reprend des concepts archi-usés, leurs chansons ne peuvent pas laisser indifférents. Avec leurs refrains aussi désespérés qu'accrocheurs (« Get the guns out, get the guns out » sur Love Is A Deserter), The Kills arrivent à condenser cette haine que l'on peut ressentir lorsque l'on se sent abandonné.

Que ce soit avec des titres enlevés (No Wow, The Good Ones) ou bien sur des chansons plus lentes (Dead Road 7, Rodeo Town), ils arrivent à créer une atmosphère de désolation intemporelle. Des chansons qui parlent d'amour et de mort trouveront toujours de nombreux clients.

Grâce à des rythmes samplés qui se ressemblent tous plus ou moins, No Wow donne l'impression de n'être qu'une seule longue chanson et pourtant chacun des onze titres a sa personnalité de At The Back Of The Shell avec ses frappements de mains comme pour encourager VV et Hotel à se balancer des insultes, à Ticket Man qui clôture l'album sobrement, hantant l'esprit avec ses quelques notes de piano et ses pas sourds que l'on entend à la fin.

Une des meilleures chansons de l'album reste I Hate the Way You Love qui s'étend sur deux plages. La première partie est un règlement de compte ; la seconde a plus des allures de soumission. C'est une sorte de résumé de ce que les Kills sont. A la fois tendres et désespérés, ambigus et francs.