Chronique Album
Date de sortie : 13.02.2012
Label : Cooking Vinyl
Rédigé par
Claire, le 21 mars 2012
Premier album en une décennie pour The Cranberries. L'un des groupes les plus marquants de sa génération - Zombie en bande-son d'une pub pour une voiture ciblant les trentenaires le confirme - retrouve le devant de la scène avec onze titres pop rock rassemblés sous le nom de Roses, lesquels ne jureront pas dans leur discographie.
Autant connu pour ses chansons que pour les prises de position aussi engagées qu'agaçantes de sa chanteuse Dolores O'Riordan (prononcer O'Rearden, au risque de se voir foudroyer par n'importe quel Irlandais), le groupe retrouve avec ce sixième album studio ses racines musicales, à la fois celtiques et plus pop, mais majoritairement, et c'est là que le bât blesse, composé de ballades.
Conduct et Tomorrow ouvrent Roses de façon très nineties. Tonalités irlandaises, guitares britpop et voix, reconnaissable entre mille, de Dolores O'Riordan. Les fans du groupe ne seront pas déçus, les autres seront ravis de retrouver le groupe en aussi bonne forme. Avec Fire And Soul, la formation entame son virage calme, proposant un titre carré et confortable. On reste donc sur notre faim avec la suite de l'album.
Certes, le groupe explore une face plus sombre avec Show Me et Waiting In Walthamstow, et Schizophrenic Playboy propose une sorte de transe musicale pour peu que l'on parvienne à se laisser bercer par le chant. Pourtant, l'ensemble reste malgré tout fade. Après une telle absence, il semblait légitime d'attendre d'un groupe de la trempe des Cranberries un album évidemment mature, mais il était hors de question de jouer la carte de la rébellion pour le groupe de quadragénaires. Il semblait surtout normal d'attendre un album droit et emballant, ce qui n'est pas le cas de titres tels que Astral Projection, So Good ou l'éponyme Roses qui, de fait, clôture sans grand engouement ce retour sur la scène rock.
Bien sûr, on peut toujours applaudir l'assurance d'un groupe fidèle à son style, saluer le travail fourni et la stabilité du combo. Pourtant, cette fois-ci, The Cranberries risquent de n'atteindre que les nostalgiques de 1994.