RM Hubbert

Robert McArthur Hubbert, figure intégrante de la scène musicale de Glasgow depuis près de vingt ans, vient de signer son troisième album, intitulé b>Breaks & Bone, sur le label indépendant Chemikal Underground.

Pour succéder à son mélancolique deuxième opus Thirteen Lost & Found, consacré meilleur album écossais en 2012, RM Hubbert se déleste de ses invités habituels (Alex Kapranos de Franz Ferdinand, Alasdair Roberts, Aidan Moffat, Emma Pollock...) et conçoit Breaks & Bone de manière nettement plus solitaire. Habitant la folk comme sa propre maison, le guitariste britannique, qui semble avoir retrouvé l’usage de la voix, s’inspire de nouveau des événements tragiques de sa vie (décès successifs de son père, puis de sa mère) pour composer dix morceaux évoquant essentiellement l’amour, la perte et la dépression. Breaks & Bone est le troisième chapitre d’une trilogie regroupant les étapes d’un voyage au travers d’un spleen existentiel, à fleur de peau et délicatement beau.

Si RM Hubbert laisse transparaître sa dépression chronique dans sa musique, celle-ci ne se ressent qu’en profondeur, dissimulée sous la surface sereine des arpèges aux senteurs dépaysantes de flamenco. La pureté de la guitare classique oscille fiévreusement entre la beauté et la fragilité (Couch Crofting, For Helen) et se laisse accompagner par un chant timide, intime même, presque chuchoté (Feedback, Tongue Tied & Tone Deaf).
« It's a bit cheerier than my previous albums » énonce-t-il sur son site officiel pour présenter son nouvel opus. Un peu plus gai ? L’élan de mélodies bondissantes des morceaux comme Go Slowly (en contraste avec le titre) ou les percussions de Bolt, le laisseraient croire. De son jeu de guitare presque aussi soigneusement ouvragé que brut de décoffrage émerge une spontanéité désinvolte et touchante, trahissant une recherche de refuge dans l’art et la beauté.

Entre balades folk savoureuses et berceuses émouvantes, RM Hubbert témoigne de sa propre histoire et mêle pour la troisième fois son extraordinaire habileté à la guitare à ses états d’âme, utilisant la musique à la fois comme thérapie et havre de libérations.