RM Hubbert

Le premier album de RM Hubbert portait le nom de First And Last, ce qui n’est manifestement pas une réalité à la sortie de ce second album solo.

A l'époque, il avait entamé une carrière inspiré par trois événements tragiques dans sa vie : la mort de son père, le diagnostique de sa dépression chronique puis le décès de sa mère. Comme aucun de ses drames ne s’est arrangé, il est aisé d'imaginer le poids de cet album même si son thème est plus léger : l’amitié. Les amis, cet écossais veut les retrouver, et s’en faire de nouveaux autour d’une improvisation très spontanée et d’une même compréhension de la musique au-delà des styles.

RM Hubbert aime brouiller les pistes. Derrière ses arpèges flamencos se cache un gars de Glasgow, son album s’appelle Thirteen Lost & Found, mais il a dû en égarer définitivement quelques uns car il n’y a que onze titres sur son album. On y trouve aussi et surtout des invités de prestige comme Emma Pollock et Paul Savage des Delgados, mais aussi Aidan Moffat, Luke Sutherland (invité régulier des disques de Mogwai), et Alex Kapranos de Franz Ferdinand qui produit carrément l’album. Mais cette musique ne ressemble en rien à celle de ses invités, pas de pop arty ou de ballades noisy.

C’est plutôt une musique de chambre quasi sans batterie, à forte dominance de guitares classiques et de piano. C’est beau, mais très déprimant, et ce n’est certainement pas ce que l'on s'attendait à découvrir à la lecture des crédits. On comprend vite que l’écossais ne brouille pas seulement les pistes, il est probablement un peu menteur aussi, par omission, comme tout compteur d’histoire. Même si les morceaux sont pour beaucoup instrumentaux, ils racontent tous une histoire ou vous plongent dans un état nostalgique propice à la remontée de souvenirs.