Rebelski

La carrière d'un artiste tient parfois à peu de choses. Recruté il y a maintenant plusieurs années afin d'officier derrière les claviers au sein des Doves, Martin Rebelski décida un jour de voler de ses propres ailes, sans toutefois quitter la formation mancunienne, afin de pouvoir laisser libre court à son inspiration. Après un premier album sorti en toute discrétion, Damon Gough (Badly Drawn Boy) le repère puis le convaint de signer chez Twisted Nerve, label sur lequel sort ce Stickers On Keys.

Sans parler de véritable succès, les ventes de ce nouvel album dépassent toutes les espérances du jeune homme, si bien que quelques semaines après sa sortie en novembre dernier le disque est épuisé... jusqu'à la décision de le rééditer en ce mois de juin pour faire face à la demande.

La quasi-totalité des compositions de Rebelski tourne donc logiquement autour des pianos et claviers, seuls quelques instruments étant ajoutés ici et là. Peu ou pas de chant sur ce disque, excepté les participations ponctuelles de Mike TV (Beats For Beginners) sur In Space For A Day ou Little White Lights et Roger Quigley (Montgolfier Brothers) sur Long, Slow, Drive Home et Play The School Piano. Les trois membres des Doves sont bien entendu également de la partie, assurant les parties de batterie ou de guitare sur quelques titres.

Les compositions de Rebelski mêlent à la fois la douceur du piano aux sonorités plus électroniques, attestant ainsi de la forte influence de Brian Eno, Tom Waits ou Aphex Twin sur cet album. Même si la plupart des titres sont à réserver aux amateurs d'ambiances tamisées, les singles Play The School Piano et Little White Lights sont suffisamment travaillées et accessibles pour plaire au plus grand nombre.

Martin Normal Rebelski ne deviendra sans doute ni riche ni célèbre avec sa musique, mais le sentiment d'accomplissement personnel sera lui certainement au rendez-vous. Un album expérimental, apaisant et intriguant, à l'image du personnage.