PINS

Si Manchester est une terre particulièrement propice aux groupes rock à majorité masculine (d'Oasis à I Am Kloot en passant par Everything Everything), la ville anglaise regorge aussi de formations féminines singulières, à l'instar du quatuor PINS, mené par une poignée de nanas frondeuses et décomplexées, lesquelles viennent de sortir leur deuxième album Wild Nights, en digne successeur de Girls Like Us, paru en 2013.

>Arpentant des chemins pop, flirtant aussi avec le grunge et le rock FM, mais aussi avec le punk, tout en gardant dans leurs besaces une certaine tradition sonore pop puisée dans les années 60, la musique des ces jeunes femmes a de quoi s'imposer auprès d'un public large aussi friand de ballades que de gros son : trémolos et chœurs planants sur Got It Bad, distorsion grasse sur Too Little Too Late, réverbe à fond les ballons dans les guitares, fuzz céleste sur Baby Bhangs, blues robotique sur Oh Lord (qui aurait très bien pu se retrouver sur une face B de The Kills), chœurs enivrants et basse omniprésente sur le shoegaze de Curse These Dreams - bel hymne hallucinogène d'une jeunesse en plein trip -, plongent l'auditeur dans un paysage coloré, où se croisent tour à tour les Cramps, Hole, The Raveonettes, Best Coast et les Dum Dum Girls.

Des singles radiophoniques aux refrains et guitares punchy (Young Girls, la surf-music de Dazed By You, If Only) côtoient des plages plus progressives (le très bon Molly) et des ballades habitées (Everyone Says) dans ce disque élastique, qui brasse les époques et fût enregistré au Rancho De La Luna, un studio près de Joshua Tree dans le désert californien, avec Dave Catching des Eagles Of Death Metal. Un album de pop-power moderne et bien équilibré, livré dans une production aux petits oignons, qui respire la joie et une certaine insouciance. Pas mal.