Danny Goffey

Ce que pensa et écrit François de La Rochefoucauld en son temps s'avère aujourd'hui d'une absolue limpidité : si les hommes meurent, c'est que la mort ne s'empêche pas. C'est inéluctable, une évidence, et dire que Danny Goffey a la britpop dans la peau en est semble-t-il une autre, Take Your Jacket Off & Get Into It voyant son géniteur reprendre la route d'une école déjà fréquentée jadis.
Partant de là, autant dire que l'affaire n'était pas mince pour l'ex-batteur de Supergrass : on pouvait bien s'abstenir de comparer ses exploits collectifs passés à son rendu de travailleur indépendant, mais il se devait de convaincre quant à l'utilité d'une démarche britpop en 2015.



Si le résultat nous satisfait si peu passé quelques écoutes, c'est que Take Your Jacket Off & Get Into It est un disque incroyablement frustrant. Bien qu'il débute par un titre gentiment psychédélique (Race Of Life), gorgé d'agressions funk et de vocalises feutrées, il n'est en rien représentatif de ce qui lui succède, soit un ensemble de titres qui ne diffèrent que trop peu de ce que d'autres groupes ont déjà proposé par le passé, de Supergrass à The Vines, en passant par Oasis ou The Fratellis (Alfie Loves The Birds).

Oui, Take Your Jacket Off & Get Into It est un disque que l'on connait déjà, globalement archaïque, et on aurait pu ne pas éprouver tant de gêne si Goffey avait pour lui deux éléments on ne peut plus essentiels : le sens de la mélodie qui tâche et une voix qui mette tout le monde d'accord. Sans l'un, ni l'autre, difficile de ne pas voir en lui qu'un troubadour de plus (dont on aurait évidemment moins parlé s'il n'avait pas fait partie d'un groupe des plus connus), délivrant une musique que l'on imagine sincère, mais dénudée de saveur et d'amplitude.

S'il le fallait encore, Take Your Jacket Off & Get Into It nous prouve qu'on a beau avoir côtoyé parmi les meilleurs dans son domaine, on ne réussit pas forcément tout ce que l'on entreprend. Le premier disque de Vangoffey est un album quelconque, sans réelle substance, et où seuls quelques titres plus racés et contemporains (Race Of Life, Sucker, Phil's Dummy) viennent titiller notre intérêt. C'est peu, beaucoup trop peu.