The Sherlocks

Sheffield, terre du rock singulier ? L'album Live For The Moment signé par The Sherlocks est l'aboutissement de plusieurs années de travail acharné. Formées il y a 3 ans maintenant, les deux paires de frères Crook et Davidson nous font revenir plus en avant encore dans l'impétueuse chronologie du brit-rock.

Pour le situer, le quatuor partage des références comme The Pigeon Detectives, The Strokes, The Enemy, ou encore Kings Of Leon. Autrement dit, le groupe fait le clin d'œil à la génération MySpace, une période qui secouait autrefois la terre entière avec les Arctic Monkeys comme chefs de rang. Par conséquent, Live For The Moment est un titre d'album convaincant, que l'on identifie à une attitude « Teenage Riot » accomplie.
Musique énergique et champs de bataille où combattent les riffs cinglants rock et les couches synthétiques, The Sherlocks anime la piste d'un rythme punk caractérisé de temps à autre au psychédélisme et aux structures pop conventionnelles. Une antithèse qui fonctionne pourtant à merveille sur une poignée de morceaux : Live For The Moment, Escapade, Chasing Shadows et sur le très Oasis-ien Nobody Knows.

On se retrouve vite confrontés à une démarcation nette au milieu de l'album. Le contraste fait passer d'un état nerveux à un autre plus serein ; ainsi, les deux visages du groupe se complètent sans se confondre. Le virage plus mélodieux est amorcé dès le titre Turn The Clock, ouvrant de nouvelles perspectives musicales. Cela se confirme davantage pour le groupe, qui a cherché à s'élever sur des compositions différentes les unes des autres : la preuve avec Motions, qui jalonne l'esprit country. Les gars de Sheffield terminent leur travail par Candlelight, issu du même ADN musical pur exposé en début d'écoute.

Live For The Moment représente sans nul doute un travail de précision. C'est d'ailleurs dans ce cadre que le groupe virevolte autour d'un rock très respectueux des codes british. Mélangeant atmosphères très joyeuses et guitares saturées, on peut se demander quel aspect de leur musique serait perfectible : un brin de folie supplémentaire ?