Philip Selway

Avec son troisième album solo? Philip Selway démontre à ceux qui pourraient en douter que la batterie n'est pas qu'une histoire de rythmes, mais également de musicalité et de texture sonore. Délaissant son instrument de prédilection chez Radiohead, il réalise un disque brillant qui fait oublier qu'il est la Bande Originale du film éponyme en se suffisant à lui-même.

Let Me Go fonctionne sur un rythme quasi ternaire : un instrumental à base de cordes, un morceau avec du piano et un troisième chanté avec parfois une guitare. C'est sur ces seuls morceaux avec une voix que la batterie se fait entendre et que l'on reconnaît le plus l'esprit du groupe d'Oxford, avec ses arrangements alambiqués et les ambiances mélancoliques aux mélodies cabossées.

L'univers que crée Philip Selway est extrêmement riche et d'après la bande annonce que vous pouvez voir ici colle très bien avec l'ambiance du film. Certains morceaux sont tellement forts que je me demande comment font les acteurs et la réalisatrice pour exister par-dessus. C'est le cas de Walk qui, malgré son nom, arrête l'auditeur dans sa rêverie. Sans violence ni dissonance, cette balade force l'attention et ne peut que soutenir une scène qui aura au moins la même intensité.

Avec une bande son aussi puissante, le film se doit d'être également très fort et le travail présenté ici rappelle beaucoup celui de Michael Nyman pour (ndlr : Palme d'Or 1994 à Cannes). Quant au synopsis du film, c'est l'histoire d'une femme qui retrouve sa mère à Vienne une soixantaine d'année après qu'elle l'ait abandonnée à l'âge de quatre ans en 1941. Basé sur une histoire vraie, le film est réalisé par Polly Steele qui a commencé à se faire une réputation en Grande Bretagne pour ses documentaires.

Aucun doute que l'oeuvre sera chargée en émotions.