Stealing Sheep

Quatre ans se sont écoulés depuis la sortie de Not Real, deuxième album de pop bizarro-dansante des liverpooliennes de Stealing Sheep. Quatre ans durant lesquels les onze titres de ce Big Wows ont été trimballés de studio d'enregistrement en studio d'enregistrement, de scène en scène, modifiés durant de longs mois pour devenir ce qu'ils sont aujourd'hui.

Emily Lansley, Luciana Mercer et Rebecca Hawley ont débuté l'enregistrement en amont dans leur studio à Liverpool, créant le squelette de chaque composition, avant de collaborer avec bon nombre de producteurs, dont Marta Salogni (Björk, M.I.A., Factory Floor), Ash Workman (Christine & The Queens, Metronomy) ou encore Andy Smith (Years & Years).
Plus disparate que son prédécesseur, ce troisième opus n'en reste pas moins tout aussi réussi, n'hésitant pas à lorgner davantage du côté de l'électro pop bien déjanté, voire même de la dance (le single Jokin' Me, Girl, True Colours). On perd quelque peu de la singularité qui ressortait de Not Real mais Stealing Sheep confirment néanmoins qu'elles sont passées maître dans l'art de composer des pépites pop imparables.


Aussi bien dans l'instrumentation digne des plus grandes pop songs actuelles – des synthés fous de Rebecca Hawley aux rythmiques entraînantes de Luciana Mercer en passant par la basse envoûtante d'Emily Lansley – que des harmonies vocales des trois anglaises qui ne cessent de se répondre et s'entremêler, chaque morceau est une œuvre fignolée au souffle près.
Comme dans leurs deux précédents disques, rien n'est en-deçà. A contrario, quelques titres vont sortir du lot impeccable au gré d'un refrain entêtant (Back In Time), d'un pont inattendu (Girl), d'une mélodie à couper le souffle (Breathe). La bien trop courte pause placée en milieu d'album, Just Dreaming, n'est également pas en reste, s'infiltrant dans nos tympans pour ne plus jamais en sortir.


Après un Not Real fascinant, Stealing Sheep confirment donc toute l'étendue de leur talent avec un Big Wows qui explore davantage encore la pop moderne tout en y injectant de leurs sonorités propres à elles-seules. Il nous tarde déjà de voir ce que ces nouvelles compositions donneront en live car c'est bien là que les œuvres de Stealing Sheep révèlent tout leur potentiel.