Stealing Sheep

Après avoir réinterprété la bande originale de La Planète Sauvage aux côtés de The Radiophonic Workshop en fin d'année dernière, Stealing Sheep perpétuent en ce mois de juin leur quête de l'expérimentation à travers un quatrième album, Wow Machine.

Spécialement commissionné pour le trio liverpuldien comme première sortie sur le label Both Sides Records, Wow Machine met ici à l'honneur les « Sisters With Transistors », ces pionnières trop méconnues de la musique électronique.

Rebecca Hawley, Emily Lansley et Luciana Mercer ont pensé ce projet dans la continuité d'une installation qu'elles avaient crées à La Grande Exposition du Nord, exposition éphémère s'étant tenue dans le nord de l'Angleterre en 2018. Pour se faire, elles se sont notamment servies de sons composés par Delia Derbyshire durant les années 60 lorsqu'elle était au BBC Radiophonic Workshop, unité réunissant alors des effets sonores et de la musique pour la radio puis la télévision.


Inspiré par toutes ces femmes qui ont influencé l'époque telles que Laurie Anderson, Suzanne Ciani ou encore Daphne Oram, mais aussi d'autres plus contemporaines à l'image de SOPHIE, Stealing Sheep ont ainsi confectionné ce WOW Machine, une explosion de sonorités disparates, de loops enivrantes, de samples bizarroïdes.

On y retrouve la patte du trio mais dans un environnement plus déstructuré et varié, nous embarquant pour un voyage musical délicieusement chaotique, comme a pu l'être leur précédent disque. Don't Think, Just Do, pièce maitresse de l'album, en est le plus bel exemple ; le morceau, pendant près de quinze minutes, délivre une atmosphère vaporeuse et ésotérique, parsemée de mélodies éparses et de chœurs envoûtants.

Dans son ensemble, Wow Machine fait le pont entre ces pionnières de l'électro et la musique actuelle. Le trio réinterprète à travers une pop expérimentale et avant-gardiste ces sons d'époque, délivrant ici un hommage très fort et une œuvre terriblement soignée et réussie.