Bloc Party

Pour prolonger le succès de leurs albums, Michel Sardou ou Pascal Obispo sortent des disques live, Bloc Party ne mange pas de ce pain là. L'étoile montante de 2004 a fait un choix plus audacieux : celui de faire remixer son premier album encore tout frais.

Aujourd’hui même les sonneries de téléphones se remixent, alors, un disque de rock pourquoi pas ? Peut-être parce qu'il n'en est pas pour autant facile d’en faire un bon disque, surtout en raison de la multiplication des styles et des orientations choisies par les invités. Ainsi parmi les meilleurs morceaux, s’entrechoquent une version planante et tout en nappes de Pionners par M83 et une version dépouillée et speedée de Luno par Death from above 1979.

Les bons morceaux restent convaincants, même si dans sa version par Erol Alkan She's hearing voices, mon préféré du Silent Alarm, y perd en puissance à force de détours. De leurs côtés, les morceaux qui me plaisaient moins, ne me séduisent pas plus (Price of Gas par Automato ou Blue light par Engineers).

Ces relectures ont tout de même le mérite d'écouter avec l'oreille d'autres musiciens les compositions de Bloc Party. C'est ainsi que réapparaissent des rythmiques particulièrement inventives, des lignes de basses pas si anodines ou une guitare bien cachée. J'avais presque oublié à quel point Silent Alarm est un bon disque. Raison de plus pour en fin de compte garder ses sous jusqu'à la réédition de l'album original augmentée d'un DVD bonus qui sortira dans un mois.