The Orielles

Spontané et fougueux, le premier album de The Orielles avait su nous surprendre il y a deux ans. Mais, plutôt que confirmer son talent de songwriting d'une pop efficace, le trio de Halifax se voit agrémenté d'un nouveau claviériste, se permettant de dévier de sa trajectoire en injectant dans ce Disco Volador diverses influences bien plus variées, y expérimentant sans crainte sur une bonne partie des titres.

Deux des morceaux dévoilés ces derniers mois en témoignent, à commencer par le single Come Down On Jupiter. Mariant couplets au chant éthéré et refrains catchy, nappes de synthé dream pop et guitares virulentes, le titre prend parfois de court en nous offrant des backing vocals et notes de claviers venus d'ailleurs.
Il en va de même sur Bobbi's Second World où la formation sillonne entre cosmic pop du futur et funk des années 80. Chaque instrument et chaque voix ont leur place, créant un son unique et imparable sur lequel on ne peut que se laisser porter.


Difficile de ne pas être subjugué par Disco Volador tant il apporte un vent de fraîcheur dans la pop anglaise souvent un peu trop conventionnelle. Des Memoirs Of Miso et autres The Square Eyed Pack restent longtemps en tête, que ce soit grâce à des notes jazzy, une envolée lyrique ou encore un xylophone dissonant.
Mention spéciale à A Material Mistake et ses influences trip-hop, ainsi qu'au duo de fin qui nous entraîne dans un voyage spatial, entre le refrain hypnotique de Euro Borealis et la rythmique bipolaire de Space Samba (Disco Volador Theme).


Disco Volador n'est pas que la confirmation d'un jeune groupe plein d'avenir, il démontre aussi d'une génération innovante qui souhaite bousculer la musique, déstructurer les genres pour mieux s'émanciper et se libérer de toute contrainte. Cela s'observe depuis de nombreuses années déjà, œuvre après œuvre, mais ce second album de The Orielles apporte plus que jamais sa pierre à l'édifice.