Cabbage

Le retour des macuniens de Cabbage se fait de façon tonitruante. Le single teasé il y a un mois, Get Outta My Brain, nous ayant vraiment donné le ton de l'album.

Pour ce second disque, Amanita Panthera, les talents d'agitateurs punk et garage de Cabbage sont bien au rendez-vous, les douze titres étant une succession de morceaux tous aussi rageurs les uns que les autres.
Cerise sur le gâteau, pas de redondance, pas d'ennui, pas de fil blanc mal cousu. Chaque morceau regorge d'une énergie et d'une spontanéité incroyables.
Les riffs de guitares s'ancrent de plus en plus dans un son punk, le tout relevé d'une ligne de basse toujours profonde qui ne se trouve jamais écrasée. De ce fait, l'ensemble ne sonne ni poussif ni inaudible, ce qui peut arriver avec des groupes aussi énervés que Cabbage.

Leon The Pig Farmer, titre d'ouverture, est digne des meilleurs Clash et Sex Pistols , c'est une pure explosion de testostérone à laquelle nous assistons. Pas de chichis, le groupe va droit au but. Le single Get Outta My Brain est un peu plus subtile et laisse la place à des riffs langoureux qui s'étirent pour donner plus de corps à la voix de Lee Broadbent.


Raus! et son intro digne d'un Queens Of The Stone Age percutent nos oreilles sans tergiversation et Medicine aux petits riffs incisifs offre un couplet enveloppé de ce synthé un brin retro qui lui donne une patine à laquelle on ne s'attend pas.
Le rythme se calme un peu avec Hatred qui, malgré son titre, nous propose un morceau étonnamment guidé par une guitare acoustique et un chant en chœur aux consonances psyché plutôt décalées à la King Gizzard & The Lizard Wizard.

Direct Dictate, de par son chant grave et son rock glacé, évoque quelques magnifiques souvenirs du The Queen Is Dead de feu The Smiths. Doit-on s'en étonner vu l'origine et la culture musicale de Cabbage ?
L'album se clôture par le bluesy Terminates Here qui, comme son nom l'indique, nous fait atterrir en douceur avec ce morceau tout en chœur et en orchestration pop 70s.

Le panel des influences pour ce Amanita Panthera est large et surtout parfaitement maitrisé pour donner naissance à un album riche, texturé, qui s'apprécie d'une traite sans aucune difficulté. Plus les écoutes passent, plus on distingue le talent de composition (textes toujours politiquement ancrés à gauche) d'un groupe qui s'affine naturellement. Vivement les concerts pour partager cette fougue tous ensemble (même masqués).