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Sea Fever

Folding Lines

Sea Fever - Folding Lines
Chronique Album
Date de sortie : 22.10.2021
Label : Sea Fever
35
Rédigé par Bertrand Corbaton, le 22 octobre 2021
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Sea Fever est le genre de projet à même d'intéresser et d'aiguiser la curiosité des fans de new wave ou de post-punk des années 80. L'annonce d'un line-up réunissant Tom Chapman et Phil Cunningham de New Order, Beth Cassidy de Section 25, Iwan Gronow, compère de Johnny Marr et bassiste de Haven et Elliot Barlow à la batterie a effectivement de quoi attirer l'attention.

La promesse de tant de talents réunis laisse entrevoir de bonnes choses et sans surprise, Folding Lines est une collection de chansons pop extrêmement accrocheuses mâtinées de sons électro plutôt bien sentis dans l'ensemble. Rien qui ne va changer le monde du rock pour autant, ou révolutionner l'année musicale, mais ce super groupe nous présente toutefois de bonnes choses comme sur Built To Last ou Under Duress. L'ambiance est plutôt mélancolique et pourra évoquer par moment le spleen des Sneaker Pimps à leurs débuts.

Sea Fever visent le cœur avec des mélodies directes, immédiates et efficaces. La structure des morceaux est à peu près toujours la même et vous comprendrez très vite que le groupe n'est pas là pour vous torturer l'esprit ou vous faire des nœuds au cerveau. Il est question ici de vous emporter rapidement grâce à des titres élégiaques.
Dans ce registre, il est facile d'être séduit par The Finder, et sa charge émotionnelle intense. Bien en équilibre entre une nervosité pop rock et son habillage électro, cette pièce au ton grave fait partie de ce que vous trouverez de meilleur sur Folding Lines. De Facto est également une réussite, même si pour ce titre, Sea Fever ont porté leur choix sur une structure plus électro. Névrotique au possible, celui-ci vous maintient en haleine de bout en bout. Vous avez ici une production qui fait tout de même sortir le groupe d'une recette couplet / refrain / couplet un brin prévisible et d'une ambiance sombre qui aurait peut-être fini par lasser. Même remarque sur Le Coup, chanté par Beth Cassidy. Lui aussi marqué par la prédominance électro, il est percutant, dansant et plutôt dénué de la touche mélancolique qui caractérise la plupart des titres.

Seulement voilà, on se rend bien compte que quelque chose cloche dans cette affaire. Car si l'émotion et l'évidence des titres fonctionnent, cette production très ronde et lisse surprend parfois, à tel point qu'on frise à plusieurs reprises le cliché. Bien que l'on voit tout à fait clair dans la démarche, et si l'intention est louable, on est loin du talent d'un Johnny Marr qui arrive en toutes circonstances à éviter les lieux communs. Au final des morceaux comme Afterthought ou Folding Lines peinent à atteindre leur objectif et les seules mélodies ne parviennent pas à faire tenir l'ensemble.

Même remarque sur le sombre et entraînant Crossed Wires qui, malgré une force de frappe évidente, flirte dangereusement avec le déjà-vu et l'outrancier. L'histoire se répète trop souvent sur cet album prometteur mais pas assez talentueux ou singulier sur la durée pour nous porter là où il le devrait.
Voilà donc ce que l'on retiendra de Folding Lines. Un mélange entre électro et rock sur des titres souvent engageants, parfois mélancoliques, mais plombé par la difficulté d'éviter la caricature, hormis en de trop rares occasions, comme sur l'excellent Satellite, épuré et percutant.

En définitive, vous n'avez ici ni du New Order, ni du Johnny Marr, ni du Section 25, n'attendez pas vraiment à trouver un mélange des trois non plus. Il n'y a rien d'extraordinaire passé les deux ou trois très bons morceaux de Folding Lines. Pourtant la réunion de ces artistes suffira à vous faire acquérir l'album, histoire de compléter la discothèque des collectionneurs que vous êtes.
tracklisting
    01. CROSSED WIRES
  • 02. UNDER DURESS
  • 03. AFTERTHOUGHT
  • 04. BUILT TO LAST
  • 05. FOLDING LINES
  • 06. SATELLITE
  • 07. LE COUP
  • 08. DE FACTO
  • 09. THE FINDER
  • 10. PROGRAMME YOUR LIFE
titres conseillés
    SATELLITE, THE FINDER, DE FACTO
notes des lecteurs