Goodnight Louisa

Louise McCraw a commencé l'aventure Goodnight Louisa lors d'une résidence d'artiste dans l'ouest islandais à 400 kilomètres de Reykjavik, autant dire en plein désert. Au cœur de l'hiver, c'était l'endroit idéal pour écrire un album où tout évoque la nuit : le nom du projet, la synth pop qui frise avec le dancefloor ou l'after chill et les paroles.


De retour à Édimbourg, il aura fallu plus de deux ans à l'artiste pour finir Human Danger, un premier album très personnel où elle parle de ses proches, ses expériences et ses coups de gueule, notamment sur la manière dont sont traitées les femmes, aussi mal dans les bars que les médias.

Le choix des sons de synthé vintage et la pochette font penser aux années 80, et avec sa voix aiguë, Goodnight Louisa crée une dream pop éthérée qui transporte dans les espaces islandais, ou une fin de soirée (faussement) tranquille. Les morceaux les plus froids peuvent rappeler Ladytron, les plus éthérés Beach House, et les plus techno St. Vincent.

En s'orientant vers un son vintage et une structure de morceaux classiques, Goodnight Louisa n'a pas choisi la facilité car toute sa personnalité doit venir de la composition et de l'écriture. Le pari est réussi, et chacune des chansons de Human Danger est portée par une mélodie originale. Le refrain de Deep Dark est imparable, le final de Diana est envoûtant, et Get Your Hands Off My Girlfriend est une claque bien méritée.


Même si Louise est capable de se donner la réplique entre des couplets graves et des refrains aiguës, elle assure seule toutes les parties. Ce que le projet solo gagne en intensité et en personnalité, il le perd en variété des perspectives. L'album est une collection de chansons assez différentes pour ne jamais sombrer dans la monotonie, mais il manque tout de même de souffle sur la durée.