Wylderness

Le Pays de Galles souffle à nouveau sur nous une belle brise de talent (rafraîchissante en ces jours de canicule) avec le nouveau disque de Wylderness. Et comme il n'est jamais trop tard pour adhérer à un groupe talentueux, Big Plans For A Blue World est un second album qui nous permet de découvrir cette jeune formation adepte d'un rock shoegaze minutieux et parfaitement interprété.

Basé à Cardiff, le groupe s'est déjà fait la main avec un premier LP éponyme en 2018. Passé inaperçu dans notre contrée, nous le retrouvons quatre ans après fort d'un nouvel album constitué de dix titres qui offre une pop noisy à souhait, où les riffs de guitares comme les lignes de basses se font dominants, lancinants et où on n'économise que peu les distorsions et autres effets de pédales.
A contre-courant de la tendance post-punk qui continue de dominer, Wylderness misent sur le retour d'un son beaucoup plus feutré ou tous les éléments qui constituent leur musicalité se voient comme mis sur orbite tant les échos sont portés à leur maximum, créant une espèce de microcosme où l'atmosphère éthérée est particulièrement enivrante.


Plus l'album défile, plus l'étau se resserre et les morceaux gagnent en intensité. La première partie du disque (de Wet Look à Chet Chat) est portée par cette guitare aux arpèges guidant chacun des morceaux vers un son noisy un peu sombre, nous évoquant les lancinants solo de Daniel Kessler des New-Yorkais d'Interpol. L'interlude au synthé Warped, tout en dissonance, est la transition vers la seconde moitié de l'album qui s'ouvre à des morceaux lorgnant plus vers le rock psychédélique avec de longues plages instrumentales où le chant et les chœurs à grand renfort de vocoder en deviennent presque hypnotiques (YLT Vs VU, Hypotheticals). Le disque se clôture sur un dernier instrumental qu'est Super Natural, nous immergeant sous cette couche d'effets brumeuse.


On ressort de la première écoute de Big Plans For A Blue World intrigué car nous découvrons un son familier mais se retrouvant habilement mis au goût du jour, nous amenant donc à relancer le disque pour nous laisser envoûter par cette pop shoegaze des plus efficaces.

Wylderness est constitué de jeunes musiciens ingénieux pourvus d'un sens aigu du rock ambient pouvant, s'il est manié maladroitement, semer le trouble et ennuyer rapidement. Ces derniers méritent avec ce second opus toute notre attention et il nous tarde de retrouver sur scène en France ce groupe gallois (celles et ceux qui seront en vacances au Pays de Galles pourront en profiter le 29 juillet à Cardiff) pour que celui-ci nous confirme notre intuition.