Dan Croll

Originaire du nord de l'Angleterre, Dan Croll conserve de sa vie à Liverpool une aisance et une légèreté mélodique qui n'est pas sans rappeler un autre Liverpuldien célèbre, le Paul McCartney des 70s et 80s. Ayant depuis émigré à Los Angeles, c'est depuis les Etats-Unis qu'il signe son quatrième album, Fools.

Dan Croll s'est associé à Matthew E. White, musicien soul de Richmond, Virginia, pour produire et enregistrer l'ensemble des dix titres de l'album dans le studio – Spacebomb – et avec les musiciens de ce dernier. Derrière ces chansons courtes et ultra pop aux allures chatoyantes et positives, se cache une période sombre de son auteur : le temps du COVID-19, des confinements et du mal du pays qui a saisi l'Anglais expatrié.


Le très bon single Slip Away raconte ainsi la tentation qui saisit parfois Dan Croll de plaquer sa carrière et ses habitudes aux USA pour mener une vie plus simple, plus proche des siens. Derrière une suite d'accords jouée au Wurlitzer, un beat tout en tension, original et moderne, porte la marque de ce que Dan Croll sait produire de meilleur. D'autres chansons se signalent par la qualité de leur composition et leurs mélodies ciselées : la punchy Piece Of The Action, propulsée par une guitare acoustique, la minimaliste et douce How Close We Came, l'americana de Red And The Green qui rappelle Tom Petty ou de Stephen qui évoque Wilco, la soul mélancolique de Sunshine.

A plusieurs reprises en revanche, Dan Croll a parfois la main lourde avec des chansons trop sucrées, manquant de substance et de mystère, comme Talk To You ou Fools. Si les arrangements restent invariablement élégants, mis en valeur par une production audacieuse et chaleureuse, le charme n'agit pas. Sans nous prendre pour des Fools, Dan Croll se révèle ainsi sur cet album tour à tour faiseur de petits miracles pop et artisan kawaii à la main lourde.