The Wytches

Trois ans après Three Mile Ditch, The Wytches nous reviennent avec leur quatrième album, Our Guest Can't Be Named.

L'entrée en matière est à la fois attendue et efficace, puisque Zep Step (déjà publiée en single il y a quelques mois) est du Wytches pur jus. Un bon gros riff autour duquel est construite la chanson, pas de réel refrain, une voix énervée semblant émaner d'une radio mal réglée... Pas de doute, on est en territoire connu.
Là où réside la nouveauté, c'est que c'est uniquement sur ce morceau d'ouverture que les Wytches font du Wytches, car sur tout le reste de l'album, Kristian Bell et ses copains ralentissent le tempo et s'attachent à installer une véritable ambiance plutôt qu'à jouer du gros rock qui défouraille. Globalement, le pari est réussi, le groupe parvenant à allier mid-tempo et science du riff (Maria ou Something To Fall Back On) voire, sur certains titres, des refrains aux harmonies vocales particulièrement soignées (Sloped Old Tower ou Spark, qui propose en plus un pont instrumental des plus intéressant).

Le groupe signe même avec Bats un – long – morceau totalement réussi. Grande intro, rupture de rythme au refrain, guitares et ambiances poisseuses n'étant pas sans rappeler le Alice In Chains des grandes heures, outro de première bourre... C'est ce qu'on appelle à l'évidence un grand titre. Il en va de même pour le morceau qui conclut l'album (Fool), une espèce de valse stoner qui montre l'originalité dont peut faire preuve le quatuor.
Deux bémols toutefois : quelques morceaux qui tournent un peu à vide (Unsure, Bill Blood), et surtout un certain manque de variété dans les tempos et les arrangements proposés. On a un peu l'impression d'entendre quarante-cinq minutes du même morceau, ce qui est vraiment regrettable car, pris isolément, certains de ces titres sont vraiment excellents.

A ces réserves près, Our Guest Can't Be Named se tient donc vraiment bien, et vient confirmer la qualité d'écriture du groupe, qui avait déjà été soulignée lors de ses précédentes livraisons.