The Ting Tings

The Ting Tings et Sound of Violence, c'est une longue histoire avec des très hauts et des très bas. Je ne voudrais garder que les bons moments comme la découverte de leur premier single en 2008, double face A festive, ou leur retour improbable en 2018 avec un album inspiré qui montrait qu'un groupe peut se réinventer sans renier son héritage et ses racines.

C'est ce qui rend d'autant plus douloureux ce nouveau virage. Dès les premières notes, un doute s'installe. Le son a quelque chose de cheap, de bricolé à la maison – ce qui en soi n'est pas un problème quand l'urgence ou la sincérité transpirent. Ici, c'est autre chose : une guitare qui évoque Dire Straits et un goût étrange pour le pire de la variété des années 80 et ses groupes aux vidéo clips trop chers et aux tubes éphémères.

Et pourtant, la voix est toujours là. Belle, honnête, parfois même touchante. On sent que Katie White y met du cœur, qu'elle y croit. Mais cela ne suffit pas à sauver un album qui, de bout en bout, semble aller contre l'ADN même du groupe. Good People Do Bad Things ouvre l'album et pourrait presque résumer à elle seule toute l'affaire. Comme un acte vraiment manqué qui devient un aveu involontaire.



Le duo a hésité à changer de nom pour ce disque très intime, et je crois que tant qu'à faire dans la simplicité et la bonne franquette, ils auraient dû prendre leurs vrais noms : White & De Marco. C'est un nom qui claque, ou pour jouer la complicité, juste Katie & Jules qui sonne tout aussi bien. Certes les critiques un peu flemmards, comme ceux qui jouent sur Good People Do Bad Things, auraient pu faire des références à That's Not My Name, leur premier tube, mais le message aurait été clair : c'est un autre style de musique pour un autre public.

Au lieu de cela, les The Ting Tings changent de cap, le groove électro-pop est devenu rock FM, et il n'y a rien à sauver. Je ressors de cette écoute un peu triste, ou un peu en colère contre un groupe qui me force à mettre une mauvaise note à une œuvre qui paraît pourtant sincère. Les fans de Fleetwood Mac y trouveront peut-être leur compte.