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Festival Beauregard

Hérouville Saint-Clair, du 6 au 9 juillet 2018

Live-report rédigé par Pierre-Arnaud Jonard le 13 juillet 2018

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Pour cette première journée normande, Charlotte Gainsbourg ouvre le bal.

Son album Rest publié l'an dernier était un disque à la fois charmant et audacieux. Sur scène, le charme musical opère tout autant. Ring-a-Ring o'Roses est un superbe morceau, à la beauté vénéneuse. Les parties de piano jouées par Charlotte Gainsbourg sont subtiles et délicates, le groupe qui l'accompagne se montre au diapason. On pense souvent à Air (il faut dire que la chanteuse a travaillé par le passé avec le duo versaillais) dans la structure et l'orchestration des morceaux. Heaven Can Wait, Sylvia Says ou le plus ancien The Songs That We Sing s'enchaînent sans coup férir. L'électro de Deadly Valentine emporte l'auditeur.
Tout cela s'enchaîne parfaitement avec la nostalgie Gainsbourienne revisitée via Charlotte Forever et Lemon Incest. Les Oxalis avec son électro ouaté et subtil pourrait être un inédit de Air. Charlotte Gainsbourg peut passer d'un univers musical à un autre avec une aisance qui impressionne. Totalement à part du reste du répertoire, Paradisco avec ses basses à la Chic est une véritable invitation à la danse. Au final, un très bon concert qui voit le Festival démarrer sur de très bonnes bases.

Régional de l'étape, Orelsan joue à domicile. C'est sans doute pour cela qu'il arbore fièrement un maillot du Stade Malherbe de Caen qui a pourtant connu une saison délicate. Ambiance football et musique donc, puisqu'un peu plus tôt dans la journée, la France a éliminé l'Uruguay en quart de finale de la Coupe du Monde de football. J'avoue ne pas être très sensible à l'univers d'Orelsan mais il convient de reconnaître que le caennais se révèle excellent performer. Ses textes sont incisifs et font souvent mouche. Il se montre par ailleurs assez drôle sur scène. Une belle prestation au demeurant.

Le concert de MGMT est l'exact opposé. On en attend beaucoup et il accouche d'une souris. Pourtant, sur scène, leur univers visuel psychédélique est superbe. On s'attend dès lors à des titres qui partiront dans une même dimension onirique mais les morceaux s'enchaînent sans véritables frissons. Chaque titre ressemble au précédent dans un style pop trop policé. Il faut attendre l'imparable Kids en fin de set pour que la fête soit enfin au rendez-vous.

Jack White est, avec MGMT, le musicien le plus attendu de la soirée mais lui, au contraire des new-yorkais, ne déçoit pas. Le concert est du pur rock'n'roll comme on l'aime. On ne pourra pas lui reprocher de n'être là que pour faire la promo de son dernier album puisqu'il n'en jouera que trois extraits : Over and Over and Over, Corporation et l'excellent single Connected By Love. Jack White puise en grande partie pour son set dans la discographie des White Stripes (dix titres sur vingt). On retrouve donc avec toujours autant de plaisir You Don't Know What Love Is (You Just Do As You're Told, Fell In Love with A girl et autres My Door Bell. Depuis sa période Raconteurs, dont White joue ce soir l'indispensable Steady As She Goes, l'Américain a pris un tournant on ne peut plus zeppelinien. En le voyant en concert ce soir on a vraiment l'impression d'avoir sous les yeux le plus digne héritier possible de Jimmy Page. Le son de guitare, les breaks monumentaux, tout renvoie à Led Zeppelin.

Le concert se termine par l'immense et incontournable Seven Nation Army qui met la foule dans une liesse indescriptible. Le set de Petit Biscuit qui suit parachève de la meilleure des manières possibles, avec leur électro ludique, une bien belle soirée.
artistes
    Bafang
    J. bernardt
    L.A. Salami
    Hollysiz
    Charlotte gainsbourg
    Orelsan
    MGMT
    Jack White
    Petit Biscuit
    Boris Brejcha