Festival Beauregard

En ce dernier jour de Beauregard, le programme est quelque peu allégé avec simplement trois groupes à l'affiche dont un extrêmement prestigieux : Depeche Mode.

Les caennais de Concrete Knives ouvrent le bal et nous offrent un concert très plaisant avec leur très bonne pop aux atours parfois électro. Six ans après sa formation, Concrete Knives est devenu un groupe à la renommée qui a dépassé les frontières de l'Hexagone. En les écoutant ce soir là, on comprend pourquoi.

Les Belges de Girls in Hawaii, qui suivent, délivrent eux aussi et ce depuis maintenant près de quinze ans une pop de très grande qualité. Dès leur premier album From Here To There publié en 2004, le groupe était devenu l'un des chouchous du public français. Les années ont passé mais cet amour ne s'est jamais démenti. Dès leur arrivée sur scène, Girls in Hawaii et les spectateurs se chambrent mutuellement en rapport avec la demi-finale de la Coupe du Monde de football France-Belgique programmée pour le lendemain. Girls in Hawaii nous offrent un excellent set qui va puiser dans toute la carrière du groupe, du premier album au récent et très réussi Nocturne.
Les belges se sont affirmés depuis des années comme l'un des meilleurs groupes dans le style pop ouvragée avec des harmonies vocales dignes des Beach Boys. Ils ne se contentent cependant pas d'oeuvrer dans ce style musical mais savent aussi délivrer des morceaux plus tendus comme ce superbe Flavor, qui quinze ans après sa sortie possède toujours la même magie. Un morceau absolument envoûtant. Girls in Hawaii quittent Beauregard après un concert particulièrement réussi et enchanteur.

On attend avec une impatience non feinte l'arrivée sur scène de Depeche Mode tant on a encore en tête le souvenir des exceptionnels concerts que le groupe avait donnés à l'AccorHotels Arena à Paris en décembre dernier. Enfin le Revolution des Beatles retentit et le groupe arrive sur scène avec Going Backwards. On est très heureux d'entendre le sublime It's No Good à sa suite. Malheureusement, on sent très vite quelque chose qui ne va pas. Dave Gahan a certes toujours cet incroyable charisme mais les versions de Precious ou World In My Eyes ne décollent pas vraiment. In Your Room est splendide mais Everything Counts et Stripped dont les versions parisiennes étaient à couper le souffle manquent de coffre. On se demande si c'est la configuration plein air qui amène à ce résultat ou si simplement Depeche Mode est dans un jour sans.

Heureusement, le groupe offre un magnifique Personal Jesus mais même l'incontournable Never Let Me Down Again, pourtant toujours splendide en live, déçoit. Le groupe revient pour un court rappel : un bon Walking In My Shoes, Enjoy The Silence qui lui aussi déçoit, ce qui est un comble, et un Just Can't Get Enough fun et enjoué.

Un concert au final décevant sans que l'on sache vraiment pourquoi. Peut-être attendait-on trop du groupe après ses magnifiques concerts de décembre dernier ? Peut-être Depeche Mode ont-ils trop tourné ces derniers mois ? Mystère.