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Paris, Zénith - 30 octobre 2015

Live-report par Olivier Kalousdian

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Après plus de huit mois de tournée presque ininterrompue sur tout le vieux continent, le plus européen des groupes anglais fait escale à Paris pour deux dates successives au Zénith. Ces deux concert parisiens, annoncés de longue date, sont très attendus par le public de la capitale après la sortie de l'album Restriction en janvier dernier et un petit mois avant la parution de Unrestricted, sa version miroir remixée par un nombre impressionnant d'intervenants, DJ et autres producteurs tels que Isan Belone Belone ou Moon Gangs. BNRS, le jeune groupe belge au rock mélancolique, assure la première partie du concert, après la projection du film orchestré par Archive, Axiom, en début de soirée.

Sur le très néo-rockabilly Feel It, Darius Keeler et sa formation protéiforme vont lancer les hostilités avec une énergie et un rythme endiablés et communicatifs. Le chef d'orchestre à la stature imposante investit le centre de la scène pour battre le tempo d'un poing rageur, du haut de ses un mètre quatre vingt cinq ; une marque de fabrique qui appartient à Darius Keeler désormais et dont le public connaisseur aurait du mal à se passer. Un titre étendu de deux mesures supplémentaires survitaminées par la guitare de Mickey Hurcombe, comme pour mieux réchauffer une assistance encore au ralenti.

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Présents à la première date de la tournée française à Nancy (l'Autre Canal) en février dernier, il nous est facile d'apprécier le travail que le groupe et son staff ont apporté au niveau des jeux de lumières et de l'animation de la scène. Parfaitement mis en lumière par un jeune prodige français de trente ans, Archive illuminent le Zénith de Paris de puissants décibels et d'un light show digne des meilleurs festivals de rock ; les trois écrans affichant en arrière scène et en découpe, Dave Pen à son climax sur le titre Finding It So Hard sont du meilleur effet.

Aussi, quand Fuck U résonne et zèbre la salle de mille feux, c'est tout le Zénith, un tantinet trop sage en ce vendredi soir qui prend ses marques et s'élance enfin pour une heure et demie de concert en communion et parfois en choeur avec le groupe de Londres. Les premières notes au clavier de Dangervisit laissent entrevoir la silhouette nouvelle de son co auteur et chanteur, Pollard Berrier. Cheveux raides descendant en dessous des épaules et chapeau d'indien sur la tête, Pollard Berrier s'est crée un nouveau look qui en surprend plus d'un, mais n'altère en rien sa performance et le refrain du titre scandé par toute la salle : Feel, Trust, Obey !
Si le groupe semble légèrement en dedans – après huit mois sur scène, on aurait du mal à lui en tenir rigueur – tout le collectif donne musicalement le meilleur de soi. Mention spéciale au batteur Smiley qu'il est impossible à prendre en défaut tant son jeu est précis et percutant.

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Passés Crushed et Conflict, Holly Martin entre en jeu sur le désormais célèbre Violently issu de l'album With Us Until You're Dead. Dans une robe à paillettes métalliques très moulante et plutôt courte, Holly Martin enchaînera cinq titres dont Kid Corner et You Make Me Feel, devenu un standard du groupe au même titre qu'Again (disparu des setlists du groupe). Si Jonathan Noyce est toujours le plus discret de la bande, son jeu de basse est essentiel, notamment sur des titres comme Crushed ou You Make Me Feel.
Ce sont sur les titres antagonistes Bullets et Lights (une version de plus de quinze minutes jouée en rappel) que vont exploser les talents conjugués des huit membres d'Archive et la joie du public, pas encore rassasié de sonorités électroniques habilement mêlées de rock progressif et souvent hypnotique. Tapant du pied sur le sol du Zénith ou donnant de la voix à l'unisson, les 3600 personnes présentes en ce vendredi soir en auraient facilement repris pour une heure de show. Certains, comme ce jeune homme du premier rang (russophone) seront à la même place le lendemain, samedi pour le dernier concert français d'Archive ; comme il était présent à tous les live d'Archive depuis huit mois, à en croire Dave Pen ! Si Archive souffrent encore d'un manque de visibilité et de consécration auprès d'un public plus large, sa fanbase est solide, hétéroclite et très fidèle, au fil des années.

Rendez-vous en 2016. Le groupe fêtera alors ses vingt ans de carrière et il n'est pas précipité d'annoncer qu'un nouvel album d'Archive, passés maitres en termes de projets inattendus, verra alors le jour...
setlist
    Feel It
    Fuck U
    Dangervisit
    Finding It So Hard
    Crushed
    Conflict
    Violently
    Black And Blue
    End Of Our Days
    Kid Corner
    You Make Me Feel
    Bullets
    Distorted Angels
    Baptism
    Ladders
    Numb
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    Lights
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