The Rakes

Ce n'est un secret pour personne, la France a toujours été une seconde patrie pour The Rakes, accueillant ces dernières années les nombreuses tournées du quatuor anglais. C'est ainsi dans notre belle capitale, quelques jours seulement après que le nouvel opus de la formation, Klang, ait trouvé sa place dans les bacs des disquaires, qu'Alan Donohoe et ses trois camarades s'offraient deux concerts de rang dans des lieux pour le moins intimistes : le Baron puis, objet de ce compte-rendu, le Pop Up.

L'arrivée sur les lieux a de quoi surprendre, puisque le bien nommé Pop Up se révèle vite être le Théâtre du Renard dont la décoration revue dans les grandes largeurs transforme le lieu en un club à l'allure surprenante, sans queue ni tête, et parsemé de nombreuses bouteilles d'une boisson pour laquelle la soirée est prétexte à une campagne promotionnelle. Les cocktails et petits fours sont ainsi proposés à un public éclectique et très « m'as-tu-vu » auquel le groupe se mêle sans peur, profitant ainsi des quelques douceurs alcoolisées mises à disposition avant leur montée sur scène.

Une montée sur scène sous forme de numéro d'équilibriste tant les instruments et le groupe semblent compressés sur une surface arrondie de taille restreinte, cette impression étant renforcée par la présence d'un cinquième musicien principalement occupé à la guitare mais aussi ponctuellement au piano. En dépit de ces conditions quelques peu particulières, le groupe démarre son set tambour battant comme si une fosse de plusieurs centaines de personnes lui faisait fasse. Encore peu connu, You're In It constitue malgré tout une belle entrée en matière avant que l'énergie de certains des classiques de The Rakes ne fasse son œuvre. Retreat et We Danced Together provoquent les premiers mouvements de tête dans la fosse accolée à la scène avant que Terror! et The Light From Your Mac ne se révèlent tout aussi réussis.
C'est à cet instant que le groupe propose alors son titre devenu un hymne en France, Open Book, la réaction de la salle étant sans surprise des plus chaleureuses et enjouées. L'ambiance ne cesse alors de grimper dès cet instant, à la fois sur les récents The Woes Of The Working Woman, That's The Reason et 1989 dont la simplicité n'a d'égale que son efficacité, ou encore 22 Grand Job et Strasbourg. Prompt à s'offrir une courte promenade au milieu du public, Alan annonce alors les deux derniers titres de la soirée, à savoir The Loneliness Of The Outdoor Smoker et surtout un final parfaitement jouissif sur The World Was A Mess But His Hair Was Perfect.

Expédié en l'espace de quarante cinq courtes minutes, ce showcase de The Rakes n'en n'avait que le nom, ne serait-ce que par le sérieux et l'application avec laquelle le groupe aura évolué sans jamais ménager ses efforts. Rendez-vous au mois de mai prochain pour retrouver le groupe en tournée en France, en public cette fois-ci !