The Rakes

Lorsque j'allume mon baladeur MP3, il me dit « vous avez... 10... anciens messages ». Les dix messages des Rakes ne sont pas nouveaux car la nouveauté n’a jamais tellement été leur fort. Arrivés dans la foulée du post-punk néo brit-pop entamé par Franz Ferdinand et Bloc Party, le quatuor londonien a dès le début tout misé sur la qualité de ses compositions à défaut d’inventer un son.

Décidément fâché avec la nouveauté, ce deuxième album, est dans la totale continuité du précédent. Il faut plusieurs écoutes pour en déceler les charmes. Il a bien sûr plus de maturité et de maîtrise, mais il n'a pas non plus les quelques morceaux imparables qui hante pendant des années le répertoire de tout groupe en attente de son premier album.

C’est au fil des écoutes, que ces 10 messages prennent toute leur dimension. Emergent même comme quelques morceaux phares comme le troublant When Tom Cruise Cries ou le premier single We Danced Together, effectivement très dansant. Ces petites histoires s’enchainent bien les unes avec les autres bien qu'elles décrivent des univers très différents les uns des autres. C'est un album sous la forme d'un recueil de nouvelles écorné à force de le relire et dans lequel on découvre toujours un nouvel élément qui nous avait échappé.

Pourtant enregistré dans trois studios londonniens, et par deux producteurs à l’origine de gros succès très anglais (Jim Abiss qui a travaillé avec Arctic Monkeys et Kasabian, et Brendan Lynch qui a travaillé pour Primal Scream), ces 10 messages semblent venus de New-York. Les guitares rappellent les Strokes (Little superstitions) voire les Ramones (Trouble). Et même la pochette, écrite en morse, rappelle celle du deuxième album d’Interpol !

Malgré donc un son déjà très entendu, les Rakes ont réussi à mettre une patte très personnelle et touchante dans ces petites chansons. De quoi rendre l’album suffisament addictif quand on dépasse les apparences de déjà vu.